Cahier de préparation à l’atelier
Concertation citoyenne élargie pour la mise en valeur du secteur de planification Bridge-Bonaventure
Atelier 3. Des parcours d’entrée de ville structurants, cohérents et inspirants et les composantes patrimoniales et paysagères mises en valeur.
Résumé:
Témoins de l’histoire, de l’innovation et de l’essor économique de Montréal, le secteur Bridge-Bonaventure renferme des ressources patrimoniales, archéologiques et paysagères des plus emblématiques. Par les pistes cyclables ou multifonctionnelles, les voies ferrées, les ponts et l’axe Bonaventure, le fleuve, le canal et bientôt le Réseau express métropolitain (REM), les parcours d’entrée de ville interpellent notre rapport constant aux paysages caractéristiques de Montréal, à ses marqueurs territoriaux et à l’identité spécifiquement industrielle du secteur Bridge-Bonaventure.
L’identification de ces paysages soulève la notion de perception inhérente aux différents modes de déplacement (vitesse, échelle, proximité). L’atelier offre l’opportunité, non seulement de bonifier l’identification de ces richesses, mais également leurs moyens de préservation et de mise en valeur. Lors de cet atelier, des objectifs et des balises d’aménagement ainsi que des moyens de mise en œuvre seront soumis aux participants pour discussion, afin de guider le développement de ce secteur.
Première partie
Des parcours d’entrée de ville
Recommandations
La commission recommande :
L’entrée de ville du pont Samuel-De Champlain et de l’autoroute Bonaventure
- D’explorer, en partenariat avec la société des Ponts Jacques-Cartier et Champlain Inc., la possibilité de repousser le futur tracé du boulevard urbain Bonaventure vers l’arrière du Parc d’entreprises de la Pointe-Saint-Charles afin de permettre la création d’une coulée verte et bleue plus large et tranquille.
L’entrée de ville du pont Victoria et de la rue Bridge
- D’examiner la faisabilité de relier les entrées et sorties du pont Victoria à la partie surélevée de l’actuelle autoroute Bonaventure plutôt qu’à la rue Bridge.
Des entrées de ville secondaires
- De ne pas restreindre les entrées de ville aux ponts Victoria et Samuel-De Champlain et d’ajouter des entrées de ville secondaires.
- Au schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Montréal, les parcours d’entrée de ville présentent, pour leurs panoramas et leurs perspectives visuelles, un intérêt paysager qui contribue à l’image distinctive de Montréal. Le schéma reconnaît l’importance des parcours d’entrée de ville, de l’amélioration de la qualité visuelle du milieu urbain, de même que de la protection et de la mise en valeur des vues. La présence de constructions à fort impact visuel contribue également à enrichir l’expérience paysagère montréalaise.
- Le Plan d’urbanisme reconnaît l’importance d’assurer un aménagement distinctif des entrées de ville : ponts routiers et ferroviaires, aéroport, gare et port. Ces passages obligés fournissent l’occasion d’affirmer la personnalité de Montréal par un traitement approprié des entrées de ville en les aménageant de manière distinctive :
- qualité du traitement des bâtiments situés aux abords des entrées de ville et l’intégration des enseignes commerciales;
- visibilité des panoramas à partir du tablier des ponts et l’intégration des panneaux-réclames dans le paysage urbain;
- mise en valeur du couvert végétal et des berges;
- mise en lumière des ouvrages d’art (ponts et autres structures);
- intégration de la signalisation et des infrastructures routières au milieu urbain.
Propositions d’aménagement de la transformation de l’autoroute Bonaventure – 2019
Source: Les ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée
Objectif 1 | Balises d’aménagement |
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Créer des entrées de ville spectaculaires mettant en valeur leurs spécificités propres (voir carte des parcours d’entrée de ville et les illustrations des principales vues des parcours) |
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Objectif 2 | Balises d’aménagement |
Préserver les panoramas et les vues d’intérêt sur les caractéristiques territoriales et paysagères d’intérêt tout au long des parcours (voir la carte des parcours d’entrée de ville et le schéma des principaux marqueurs territoriaux et leur relation avec le profil général de la ville) |
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- La transition écologique propose un nouveau modèle économique et social qui respecte les limites des écosystèmes et qui réduit les émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour la Ville de Montréal, la transition écologique passe d’abord par l’adaptation aux changements climatiques; la transformation radicale de notre façon de produire et de consommer des biens ainsi que de l’énergie; la protection de la biodiversité et le renforcement de la résilience de nos écosystèmes, et de notre communauté.
- L’aménagement du territoire est un domaine incontournable pour apporter des réponses aux enjeux de la transition écologique par la baisse des émissions de GES et des consommations énergétiques, la préservation des ressources et de la biodiversité, la résilience face aux événements climatiques extrêmes et la protection sanitaire et écologique.
- Afin accélérer cette transition écologique, la Ville de Montréal souhaite :
- Réduire de 55 % les émissions de GES sous les niveaux de 1990 d’ici 2030 et devenir carboneutre d’ici 2050;
- Enraciner la nature en ville en mettant la biodiversité, les espaces verts ainsi que la gestion et le développement du patrimoine naturel riverain et aquatique au cœur de la prise de décision;
- Accroître et diversifier l’offre de transport en fournissant des options de mobilité durable (active, partagée, collective et sobre en carbone) intégrées, abordables et accessibles pour toutes et tous;
- Développer une économie plus verte et inclusive en soutenant notamment l’économie circulaire et sociale, l’achat local et écoresponsable, et la création de nouveaux emplois écologiques de qualité;
- Tendre vers un avenir zéro déchet, plus durable et propre pour les générations futures, notamment par la réduction à la source et la valorisation des matières résiduelles.
- Collaborer avec PJCCI pour le réaménagement de l’autoroute Bonaventure et sa transformation en boulevard urbain.
- Collaborer avec Parcs Canada pour la mise en œuvre de son Plan directeur du Lieu historique national du Canada du Canal-de-Lachine, notamment en améliorant les liens avec les quartiers avoisinants.
- Réaménager le chemin des Moulins et les rues Bridge et des Irlandais, afin de dévier la circulation de transit provenant du pont Victoria vers l’axe Bonaventure, en collaboration avec PJCCI et le CN.
- Utiliser et modifier, au besoin, les outils réglementaires à la disposition de la Ville et des arrondissements du Sud-Ouest et de Ville-Marie afin qu’ils :
- préservent les valeurs patrimoniales de la Cité du Havre et de la pointe du Moulin identifiées dans les énoncés de l’intérêt patrimonial (PIIA);
- protègent les vues d’intérêt sur la ville et les marqueurs territoriaux identitaires de Montréal (PIIA);
- encadrent les constructions et les aménagements visibles depuis les parcours d’entrée de ville (PIIA).
- Produire des lignes directrices d’aménagement du domaine public en fonction de sous-secteurs, incluant notamment un inventaire faunique et floristique, un plan de plantation et de verdissementainsi qu’une stratégie de gestion durable des eaux pluviales.
- Produire une étude de caractérisation morphologique et paysagère des vues, par sous-secteur, sur les caractéristiques territoriales et paysagères d’intérêt, afin d’identifier les vues d’intérêts à préserver.
- Produire un guide d’encadrement du domaine privé en fonction de sous-secteurs.
- La préservation de la visibilité et de la dominance des marqueurs territoriaux dans le paysage des parcours d’entrée de ville.
- La préservation des vues significatives sur les caractéristiques territoriales et paysagères d’intérêt (fleuve Saint-Laurent, canal de Lachine, massif du centre des affaires et le mont Royal).
- La préservation, la restauration ou la réhabilitation des bâtiments et des structures industriels d’intérêt qui sont des marqueurs territoriaux (silos no 5, minoterie ADM et de Canada Maltage).
- Le financement des interventions sur le domaine public.
Deuxième partie
Les composantes patrimoniales et paysagères
La commission recommande :
- D’inclure, à la vision d’avenir, une définition élargie de l’identité du lieu qui renvoie à la fois aux éléments matériels et immatériels qui caractérisent le secteur;
Des sites historiques et patrimoniaux de grande valeur
- Que la Ville subordonne tout projet de planification et de développement futur dans le secteur Bridge-Bonaventure à la mise en valeur des sites patrimoniaux qui s’y trouvent.
- De créer un parcours patrimonial relié au réseau de transports actifs et à la nouvelle trame verte et bleue.
Trois sites patrimoniaux exceptionnels
- D’examiner l’hypothèse de déplacer la rue Bridge pour l’éloigner du lieu de sépulture des Irlandais et pour y créer un parc commémoratif calme et respectueux de la mémoire du lieu.
- Le classement au sens de la Loi sur les biens culturels pour l’ensemble du site-machine moderniste formé par le Silo no 5, la minoterie ADM et le complexe Canada Maltage incorporant les convoyeurs aériens, et que toute nouvelle construction sur ces lieux soit subordonnée dans le paysage à ces éléments repères.
- Qu’une reconnaissance patrimoniale soit accordée aux témoins architecturaux, artistiques et paysagers de l’Expo 67 sur la Cité du Havre, en agrandissant les limites du site patrimonial de l’île Sainte-Hélène.
- L’adoption d’une politique facilitant les occupations transitoires rapides des bâtiments patrimoniaux abandonnés, en attendant une solution d’occupation permanente.
Des vues paysagères uniques à Montréal
- De créer un plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) pour le secteur Bridge-Bonaventure afin de contrôler et protéger les vues paysagères, les percées visuelles et l’esthétique des constructions.
Qu’est-ce que l’esprit d’un lieu ?
La définition du concept articulé par Annette Viel, citée par la conférencière Johanne Burgess lors du colloque du 5 septembre 2019 : « Les lieux sont marqués par le temps qui les a façonnés. Un temps significatif où émerge une force souvent impalpable. L’esprit des lieux, c’est en quelque sorte cette aura qui transcende les champs d’intervention créant un fil conducteur qui traduit ces lieux et permet d’en saisir et d’en interpréter l’essence ».
Qu’est-ce que le patrimoine immatériel ?
- Telle que définie par l’UNESCO, la valeur culturelle ne se limite pas aux bâtiments ou aux artefacts, mais permet d’inclure dans la reconnaissance de la transmission de savoir-faire ou de connaissances nécessaires à l’artisanat traditionnel. Elle contribue à la cohésion sociale, stimulant un sentiment d’identité et de responsabilité qui aide les individus à se sentir partie d’une ou de plusieurs communautés et de la société au sens large.
- L’importance du patrimoine culturel immatériel ne réside pas tant dans la manifestation culturelle elle-même que dans la richesse des connaissances et du savoir-faire qu’il transmet d’une génération à une autre. Cette transmission du savoir a une valeur sociale et économique pertinente pour les groupes minoritaires comme pour les groupes sociaux majoritaires à l’intérieur d’un État, et est tout aussi importante pour les pays en développement que pour les pays développés.
- La consultation publique de l’OCPM a déjà permis d’identifier certaines composantes du patrimoine immatériel du secteur Bridge-Bonaventure, en particulier le savoir-faire artisanal. Présent actuellement dans les Forges de Montréal, Espace Verre ou la Distillerie du Vieux-Montréal (Sazerac), il n’est pas constitué uniquement de lieux de production, mais aussi de transmission du savoir et de la dimension culturelle du savoir-faire.
- Le patrimoine immatériel est aussi lisible dans la réalisation d’ouvrages d’art tels que le pont Victoria, la réalisation du canal de Lachine, la jetée de la pointe du Moulin et ses turbines.
- Les activités de concertation sont une occasion de définir plus précisément les composantes du patrimoine immatériel ou culturel de Bridge-Bonaventure et les modalités de sa préservation. La mise en œuvre des pratiques d’usage transitoire permet d’envisager le patrimoine immatériel comme un processus en continu.
Objectifs | Balises d’aménagement |
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Objectif 1 Reconnaître l’esprit du lieu |
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Objectif 2 Maintenir les éléments caractéristiques des valeurs patrimoniales du secteur (voir carte des composantes patrimoniales d’intérêt. Point 4 de la partie 2) |
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Objectif 3 Encadrer les constructions et les aménagements en s’appuyant sur les valeurs patrimoniales du secteur |
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Objectif 4 Assurer l’accessibilité publique aux richesses patrimoniales et paysagères |
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Composantes patrimoniales d’intérêt
Le « site-machine » correspond au territoire de la pointe du Moulin. Dans la partie est, le « site-machine » est constitué de l’élévateur à grains no 5 (silo no 5) complété par un ensemble d’équipements, notamment un réseau de convoyeurs aériens et de galeries, par des tours marines mobiles donnant un accès direct au fleuve ainsi que par des voies de chemin de fer, dont une, aujourd’hui désaffectée, pénétrait à l’intérieur des silos. Dans la partie à l’ouest, ce sont les canalisations d’alimentation munies de turbines, toujours en place, sur lesquelles les industries étaient construites de façon à utiliser l’énergie hydraulique, combinées à l’accès au canal, au bassin, au fleuve et aux voies ferrées, qui constituent un autre aspect du « site-machine ».
Vue 1 : Perception simultanée du silo no 5, de l’enseigne Farine Five Roses et des silos d’ADM (depuis le Quai Alexandra). Cohérence de l’échelle du « site-machine » et de l’échelle du faubourg des Récollets et du Vieux-Montréal
Horizontalité caractéristique du « site-machine »
Vue 2 : Perception simultanée du silo no 5 et de l’enseigne Farine Five Roses et des silos d’ADM (depuis le bassin Wellington)
Vue 3 : Profil caractéristique du Centre des affaires vu depuis le toit du silo no 5
Plan-clé des vues
- La transition écologique propose un nouveau modèle économique et social qui respecte les limites des écosystèmes et qui réduit les émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour la Ville de Montréal, la transition écologique passe d’abord par l’adaptation aux changements climatiques et la transformation radicale de notre façon de produire et de consommer des biens ainsi que de l’énergie, la protection de la biodiversité, et le renforcement de la résilience de nos écosystèmes et de notre communauté.
- L’aménagement du territoire est un domaine incontournable pour apporter des réponses aux enjeux de la transition écologique par la baisse des émissions de GES et des consommations énergétiques, la préservation des ressources et de la biodiversité, la résilience face aux événements climatiques extrêmes, et la protection sanitaire et écologique.
- Afin accélérer cette transition écologique, la Ville de Montréal souhaite :
- Réduire de 55 % les émissions de GES sous les niveaux de 1990 d’ici 2030 et devenir carboneutre d’ici 2050;
- Enraciner la nature en ville, en mettant la biodiversité, les espaces verts ainsi que la gestion et le développement du patrimoine naturel riverain et aquatique au cœur de la prise de décision;
- Accroître et diversifier l’offre de transport en fournissant des options de mobilité durable (active, partagée, collective et sobre en carbone) intégrées, abordables et accessibles pour toutes et tous;
- Développer une économie plus verte et inclusive en soutenant notamment l’économie circulaire et sociale, l’achat local et écoresponsable, et la création de nouveaux emplois écologiques de qualité;
- Tendre vers un avenir zéro déchet, plus durable et propre pour les générations futures, notamment par la réduction à la source et la valorisation des matières résiduelles.
- Aménager un espace de commémoration autour du Black Rock , en collaboration avec Hydro-Québec et la communauté irlandaise.
- Utiliser et modifier, au besoin, les outils réglementaires à la disposition de la Ville et des arrondissements du Sud-Ouest et de Ville-Marie afin qu’ils :
- préservent les valeurs patrimoniales de la Cité du Havre et de la pointe du Moulin identifiées dans leur énoncés (PIIA);
- protègent les vues d’intérêt sur la ville et les marqueurs territoriaux identitaires de Montréal (PIIA);
- encadrent les constructions et les aménagements, afin de protéger et mettre en valeur les bâtiments, les monuments, les œuvres d’arts d’intérêt (PIIA).
- Inciter les propriétaires à restaurer et à entretenir leurs bâtiments, monuments, œuvres d’arts d’intérêt.
- Produire un guide d’encadrement du domaine privé en fonction des sous-secteurs, notamment :
- identifier les vues d’intérêt à préserver;
- encadrer la hauteur, la volumétrie et l’implantation des bâtiments, afin de maintenir la prédominance des marqueurs territoriaux et les vues d’intérêts et de préserver les caractéristiques paysagères et naturelles.
- Soutenir les projets d’urbanisme transitoire.
- Mettre en place des parcours patrimoniaux avec les citoyens et les partenaires.
- Évaluer l’opportunité de soumettre une demande de classement auprès du ministère de la Culture et des communications, au sens de la Loi sur les biens culturels pour l’ensemble du « site-machine ».
- La perpétuation de l’esprit du lieu dans le cadre du redéveloppement du secteur.
- L’accessibilité publique aux richesses patrimoniales et paysagères du secteur.
- La pérennité des bâtiments et ouvrages de génie civil d’intérêt patrimonial et le respect de leurs caractéristiques lors de leur réhabilitation, le cas échéant.
- La prise en compte des potentiels archéologiques ainsi que de l’histoire du site lors de la conception d’un projet de construction ou d’aménagement.
- Le maintien des infrastructures industrielles d’intérêt (silos, convoyeurs, bâtiments) et les défis particuliers de conception architecturale et de financement imposés par leur recyclage le cas échéant.