La participation électorale

La participation électorale est une forme de participation citoyenne, au même titre que la participation publique et que la participation sociale.

La participation électorale concerne la participation aux élections. On peut inclure dans cette catégorie autant le fait de voter que celui de se porter candidat.

Une tendance à la baisse
La participation électorale connaît aujourd’hui un déclin généralisé dans les démocraties modernes1. Au Canada, le taux de participation aux élections de 2011 était de 61%2. Le portrait de la participation électorale au Québec n’est malheureusement guère plus reluisant. Ainsi, le Directeur général des élections du Québec souligne que «les élections générales de décembre 2008 ont été marquées par un taux de participation de 57,43%, le plus bas depuis plus de 70 ans3». Le désintérêt que traduit ce chiffre est pour le moins alarmant et, dans cette optique, il est certainement encourageant que près de 75% des Québécois aient exercé leur droit de vote lors des élections du printemps dernier4.

Quant au palier municipal, le taux de participation à la mairie pour les élections de 2009 avoisinait les 50% à Québec, alors qu’à Montréal le taux était de 39%5. Mentionnons toutefois qu’au palier municipal, le suffrage universel est une initiative plutôt récente puisqu’il n’a été établi que dans les années 19706. Auparavant, seuls les propriétaires fonciers disposaient du droit de vote.

Les élections scolaires sont pour leur part boudées par une écrasante majorité d’électeurs. Ainsi, le taux de participation aux élections de 2007 n’aura atteint qu’un frêle 8%7.

Des solutions envisagées
Diverses innovations ont été pensées afin de renverser cette tendance qui contribue directement à ce qu’on appelle le déficit démocratique. Parmi ces innovations, il y a le vote postal et le vote électronique, qui visent à faciliter l’exercice du vote.

Il existe également des méthodes moins connues comme l’abstention positive, qui permet à l’électeur d’inscrire une option ne figurant pas au préalable sur son bulletin de vote, ou encore le vote cumulatif, qui permet à l’électeur d’octroyer au(x) candidat(es) de son choix un certain nombre de points en fonction des valeurs qu’ils partagent.

D’autres idées ont été explorées, telles que la réduction de l’âge légal pour voter, la citoyenneté universelle qui cèderait un droit de vote aux enfants – droit cependant exercé par les parents jusqu’à la majorité – et enfin le race-consciousness districting, une pratique employée aux États-Unis, qui correspond à la délimitation des circonscriptions de manière à favoriser le vote en bloc des groupes «racisés».

Le vote obligatoire, qui impose une amende à ceux qui n’exercent pas leur droit de vote, permet d’atteindre des taux de participation plus élevés. En Australie, le taux de participation est relativement stable depuis 1946 et oscille autour des 94%8.

À l’exception du vote obligatoire, la prudence est de mise dans l’application d’innovations électorales, car la corrélation entre les pratiques énumérées ci-haut et le taux de participation électorale n’est pas prouvée9.

Le politologue André Blais nous rappelle que «la facilité enlève (certainement) une excuse pour ne pas voter, mais il faut au départ avoir une raison pour voter10». Selon Blais, ce qui motive généralement les gens à voter serait plutôt le sens d’un certain devoir civique. Au Québec, le débat emprunte généralement la voie d’une réflexion autour de la réforme du mode de scrutin. Lors des élections provinciales de 2012, l’idée d’installer des bureaux de vote dans les cégeps afin de favoriser la participation des jeunes a également été soulevée.

Qui participe?
Pour ce qui est du droit de vote, qu’il s’agisse d’élections provinciales, municipales ou scolaires, les conditions pour apparaître sur la liste électorale sont essentiellement les suivantes:

  • être âgé(e) de 18 ans ou plus
  • avoir la citoyenneté canadienne

D’autres dispositions peuvent intervenir, telle l’exigence de résider sur le territoire de la commission scolaire ou de la municipalité où se tiennent les élections. De plus, un électeur ne peut pas être sous curatelle. De la même manière, quiconque a été reconnu coupable de fraude électorale perd le droit d’avoir le statut d’électeur.

Pour poser sa candidature, certains critères spécifiques peuvent s’ajouter aux précédents. Par exemple, pour être candidat aux élections provinciales, il faut obtenir la signature de 100 électeurs inscrits sur la liste électorale de la circonscription où l’on souhaite se présenter (DGEQ).

Qui la met en train?
Les élections sont encadrées par l’État. Au Québec, l’institution qui s’en charge est le Directeur général des élections. Un autre Directeur général s’occupe des élections fédérales canadiennes. Les élections provinciales et fédérales sont déclenchées lorsque le lieutenant-gouverneur ou le gouverneur général dissout la Chambre des représentants. Il s’agit donc d’un processus initié par l’État. Cependant, le choix de voter ou non demeure une prérogative du citoyen. Il en va de même pour le fait de se porter candidat lors d’élections.


1
Jean-Herman Guay, «L’apprentissage de la démocratie», dans Éthique publique, vol. 13, no 2, 2011.
2 Institute for Democracy and Electoral Assistance, «Voter turnout», 2011. En ligne.
3 Directeur Général des Élections du Québec, Historique du taux de participation, Gouvernement du Québec, 2012. En ligne.
4 Id.
5 Ministère des Affaires Municipales, Régions et Occupation du territoire, Élections municipales 2009, Gouvernement du Québec, 2009. Pour connaître le taux de participation dans votre municipalité.
6 André Duhamel et Benoit Mercier, La démocratie, ses fondements et ses pratiques 2e édition, Montréal, Le directeur général des élections du Québec, 2005, p. 99.
7 Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Direction générale des régions, Les résultats des élections scolaires 2003 et 2007, Gouvernement du Québec, 2007.
8 Institute for Democracy and Electoral Assistance, «Voter turnout», 2011. En ligne.
9 Graham Smith, Beyond the Ballot. 57 Democratic Innovations from Around the World, Londres, Power of Inquiry, 2005. En ligne.
10 André Blais, «Mon vote peut-il faire la différence?», dans Les professeurs de science politique de l’Université de Montréal,  La politique en questions, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2008, p. 56.

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2018-12-04T14:17:10-05:00
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