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Le travail social à la croisée des chemins

Plus de 50 recommandations pour réaffirmer le rôle indispensable du travail social, renforcer la profession et rapprocher les services sociaux des populations

Montréalle 19 janvier 2024 – Après huit mois de consultations publiques menées en collaboration avec l’Institut du Nouveau Monde (INM), les commissaires des États généraux du travail social, Denis Bourque, Ariane Émond et Nadine Vollant, arrivent à la conclusion dans leur rapport publié aujourd’hui que le travail social est d’une importance cruciale pour le mieux-être collectif au Québec, mais qu’il est malheureusement sous et mal utilisé, malgré les compétences et l’engagement exceptionnel des intervenantes et intervenants.

Leur rapport final comprend plus de 50 recommandations visant à réaffirmer le rôle indispensable du travail social et de l’intervention sociale, à revaloriser les praticiennes et praticiens du travail social et à rapprocher les services sociaux des populations. Les commissaires déplorent notamment le fonctionnement du système de santé et de services sociaux et sa vision hospitalo-centriste focalisant sur les soins sanitaires, la logique comptable ainsi que l’individualisation des interventions, tandis que le travail social se fonde sur une approche globale, préventive et collective.

Les consultations menées dans le cadre des États généraux confirment d’ailleurs une insatisfaction généralisée à l’égard de l’organisation actuelle des services sociaux :

  • 67 % des personnes consultées estiment que le délai d’attente pour recevoir un service dans leur région est déraisonnable;
  • 55 % des personnes consultées estiment que les services sociaux ne sont pas adaptés aux besoins diversifiés de la population.
Cinq orientations, plus de 50 recommandations

Pour renverser la tendance, les commissaires proposent des actions qui s’articulent autour de cinq grands axes :

  1. Affirmer le rôle indispensable du travail social
  2. Revaloriser les praticiennes et praticiens en travail social
  3. Rapprocher les services sociaux des populations
  4. Développer et partager les connaissances du travail social
  5. Mobiliser les forces vives du travail social

Parmi les recommandations du rapport, notons les suivantes :

  • Permettre aux praticiennes et aux praticiens de varier les approches en choisissant les interventions de groupe ou collectives lorsqu’elles s’appliquent;
  • Doubler le nombre de postes à temps complet en organisation communautaire, les faisant passer de 500 à 1000;
  • Octroyer un statut à l’intérieur du système professionnel et dans l’Ordre pouvant comprendre différents titres de pratique pour les personnes techniciennes, bachelières et travailleuses sociales spécialisées détentrices d’une formation de 2e cycle;
  • Reconnaitre le droit des communautés des Premières Nations et Inuit de définir leur système de services sociaux autogouverné;
  • Augmenter significativement le financement à la mission des organismes communautaires;
  • Modifier la Charte des droits et libertés de la personne afin d’y reconnaitre explicitement le droit au logement, le droit de la famille à des mesures de soutien, ainsi que le droit de toute personne de bénéficier des programmes, biens, services, installations et conditions lui permettant de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu’elle puisse atteindre;
  • Actualiser la formation en travail social pour qu’elle prenne mieux en compte les enjeux sociaux d’aujourd’hui liés à l’environnement et à la décolonisation.
Une démarche d’envergure dans le milieu du travail social

Plus de 500 personnes ont participé aux activités de consultation, qu’elles soient utilisatrices de services en travail social, étudiantes, praticiennes, professionnelles, enseignantes, chercheures ou représentantes d’organismes communautaires. Une vingtaine d’organisations ont été entendues en audiences publiques, plus de 50 mémoires ont été déposés et analysés, sans compter les quatre grandes rencontres thématiques tenues avec des acteurs du milieu et le questionnaire administré à 331 personnes qui ont été en interaction avec les services sociaux dans les trois dernières années.

Le Sommet des États généraux du travail social aura lieu les 19 et 20 avril 2024 au Collège de Maisonneuve et en ligne. Les participants y travailleront ensemble à l’identification de pistes de solution sur lesquelles ils s’engageront pour la suite.

Pour plus d’informations et consulter le rapport complet : https://faconnerletravail.social

« C’est un travail colossal que nous avons mené pour établir un diagnostic du travail social et de l’intervention sociale en 2024. Le constat que nous en faisons est bien malheureux, le travail social n’est pas utilisé à son plein potentiel pour répondre aux besoins des personnes vulnérables et agir sur les causes des actuels dysfonctionnements sociaux. Le milieu du travail social mettra en commun ses réflexions sur nos constats et recommandations, puis proposera des moyens concrets pour assurer sa contribution face aux enjeux de société que nous vivons au Québec. Vu la nature des recommandations, il va de soi que les décideurs auront aussi un rôle important à jouer pour qu’un réel changement s’opère. »
Denis Bourque, Ariane Émond, et Nadine Vollant, commissaires,
États généraux du travail social

À propos des États généraux du travail

Près de 25 ans après les premiers États généraux de la profession, l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec souhaite, avec ses partenaires, réunir les actrices et acteurs du travail social pour réfléchir et discuter des orientations collectives à prendre pour que le travail social puisse jouer pleinement son rôle dans les années à venir.

Les partenaires de la démarche sont : l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, le Collectif des partenaires en développement des communautés, le Regroupement des enseignantes et enseignants des collèges en techniques de travail social du Québec, le Regroupement provincial des comités des usagers, la Table des directeurs d’école en travail social, une conseillère spéciale possédant une vaste expérience du réseau de la santé et des services sociaux et des consultations publiques ainsi que deux personnes étudiantes en travail social.

https://faconnerletravail.social

À propos de l’INM

L’INM est une organisation indépendante et non partisane qui a pour ambition d’accroître la participation des citoyennes et des citoyens à la vie démocratique. L’action de l’INM a pour effet d’encourager la participation citoyenne et de contribuer au développement des compétences civiques, au renforcement du lien social et à la valorisation des institutions démocratiques. L’équipe de l’INM est animée par la conviction que la participation citoyenne renforce la démocratie.

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