Les applications de traçage numérique de la population représentent-elles une menace pour la démocratie?
L’INM réunit un panel de spécialistes pour explorer la question
Montréal, le 18 juin 2020 – Les conséquences humaines et sociales ainsi que et les considérations légales et éthiques de l’implantation d’une application de traçage numérique de la population en contexte de crise sanitaire liée à la COVID-19 ont été soulevés lors d’un débat virtuel de spécialistes organisé par l’Institut du Nouveau Monde (INM). Cet événement a permis de mieux comprendre le potentiel pour la santé publique, mais aussi de mettre en lumière le besoin pour la population d’être mieux informée et impliquée sur cet enjeu d’actualité qui soulève les passions.
Organisme non partisan dont la mission est d’accroître la participation des citoyennes et des citoyens à la vie démocratique, l’INM s’est intéressé rapidement à ce sujet d’intérêt public et a convié les quatre panélistes, Yoshua Bengio, Karine Gentelet, Jocelyn Maclure et Marie-Pascale Pomey*, à présenter leur point de vue et à répondre aux questions du public. Animé par Matthieu Dugal de l’émission Moteur de recherche sur Ici Radio-Canada Première, l’événement a été visionné jusqu’à présent par près de 2000 personnes.
« L’équipe de l,INM est fière d’avoir tenu un tel événement pour rendre accessible de l’information sur ce sujet qui préoccupe la population. Plus que jamais, les technologies socionumériques ont une place prépondérante dans nos vies, et nous observons même des dangers qui guettent notre démocratie. Les citoyennes et citoyens veulent faire partie de la discussion, nous l’avons donc provoquée!», de mentionner la directrice de l’INM, Mme Julie Caron-Malenfant.
Plusieurs applications ont été adoptées par les gouvernements à travers le monde pour utiliser les données de géolocalisation (ou la technologie Bluetooth) des téléphones cellulaires afin de lutter contre la propagation de la COVID-19. Alors que les gouvernements ici aussi se préparent à faire face à une seconde vague de la pandémie à l’automne prochain, ceux-ci pourraient faire appel à une telle application comme outil complémentaire pour suivre la propagation du virus, notamment en l’absence de traitement et d’un vaccin contre la COVID-19.
Deux visions se dégagent : celle voulant que la pandémie actuelle requière de lancer une application de traçage rapidement, d’analyser son efficacité en temps réel, de l’améliorer et de répondre à l’ensemble des enjeux soulevés, au besoin, au fur et à mesure de son utilisation, d’une part, et celle voulant de ne pas l’utiliser tant et aussi longtemps qu’elle ne répondra pas d’abord à l’ensemble des préoccupations de la population et qu’elle n’impliquera pas la société civile dans sa conception, d’autre part.
Les décisions des gouvernements ici sont attendues avec impatience par la population et les spécialistes de santé publique. La nécessité d’être informée des intentions des autorités et le besoin d’être consultée se fait bien sentir par la population, qui ne demande qu’à faire partie de la solution pour atténuer les effets de la pandémie.
Renseignements
Mathieu Arsenault, conseiller principal et coordonnateur, communications et relations de presse
INM
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