Revitalisation urbaine intégrée (RUI)

Cette méthode consiste à encourager les citoyens d’un milieu à prendre part aux décisions relatives à ce milieu, avec les élus, les milieux communautaires et les représentants des secteurs privés et publics. Ensemble, ils travaillent pour faire en sorte d’améliorer la qualité de vie du quartier, le sort des citoyens, et ce, de façon durable. Le territoire correspond à un lieu auquel les citoyens sont attachés et s’identifient pour des raisons sociales, géographiques, historiques, etc. Le territoire est vu de manière globale pour uniformiser le développement.

Quand utiliser cette méthode?

Cette méthode est très utilisée dans les milieux défavorisés et les milieux qui se distinguent par une caractéristique précise. Elle ne fonctionne cependant que dans des milieux dynamiques et capables de planification.

Qui participe?

Les citoyens du milieu en question, les élus, les milieux communautaires et les représentants des secteurs publics et privés.

Temps requis

En fonction du projet, le temps peut varier; il peut s’échelonner sur plusieurs semaines comme sur plusieurs années.

Les étapes

Étapes préparatoires

  • Diagnostiquer les problèmes.
  • Inviter tous les partis à soumettre leurs idées et opinions.

Étapes de la méthode

  • Déterminer les problèmes prioritaires.
  • Faire un plan d’action selon les contextes.
  • Évaluer le coût des projets à réaliser.
  • Désigner une personne responsable du plan d’action à réaliser.

Suivi

  • Mettre en action les projets adoptés.

Forces

  • Permet de connaître l’opinion des citoyens du milieu.
  • Permet un développement du territoire qui correspond aux besoins des citoyens.
  • Permet de mettre en place des projets qui correspondent aux intérêts des citoyens.

Faiblesses

  • La réussite de cette méthode dépend de la participation des citoyens.
  • Les projets n’ont pas toujours le financement nécessaire de la Ville pour être réalisés et menés à terme.

Variantes

La méthode peut s’adapter à différents contextes sociaux, culturels, économiques, géographiques, historiques, etc. Elle peut aussi être utilisée pour un ou plusieurs projets.

Expérience 1

Un itinéraire pour tous

Lieu: Montréal Nord

Date: 2002

Promoteur/organisateur
Les secteurs municipal, scolaire, communautaire, la sécurité publique, la santé et les services sociaux, les affaires et l’emploi.

Objectifs de la méthode employée
Lutter contre la pauvreté et soutenir la population dans l’appropriation de son pouvoir d’agir dans une perspective de développement social. Les objectifs sont aussi de mobiliser la communauté pour en faire un milieu de vie à part entière, de faciliter ou d’intensifier les actions favorisant son développement global sur le plan des valeurs familiales, du civisme, de la responsabilisation, de l’exercice de la citoyenneté, de la sécurité, des conditions de vie, etc.

Finalité recherchée
Réaliser le projet Un itinéraire pour tous, qui vise à transformer le tissu social du quartier en une communauté d’entraide. Pour ce faire, il y aura construction d’un centre communautaire ouvert sept jours par semaine où les citoyens du quartier trouveront des activités et un milieu de vie axés sur le développement personnel.

Acteurs mobilisés
Les secteurs municipal, scolaire, communautaire, la sécurité publique, la santé et les services sociaux, les affaires et l’emploi.

Enjeu
Soutenir la population du quartier dans l’appropriation de son pouvoir d’agir en lui fournissant des outils pour qu’elle améliore sa situation.

Résultat
La construction du centre communautaire ouvert sept jours par semaine et adapté aux besoins des citoyens du quartier.

Évaluation
Les retombées ont été positives pour le quartier.

Expérience 2

Quartier Place Benoit

Lieu: le quartier Hodge-Place Benoit, dans l’arrondissement Saint-Laurent, à Montréal

Date: 2006

Promoteur/organisateur
L’expérience a été organisée par l’arrondissement Saint-Laurent.

Objectifs de la méthode employée
Offrir aux résidents du quartier un milieu convenable et dynamique et revitaliser le quartier sur le plan environnemental. Le programme de RUI s’attache plus particulièrement à améliorer les conditions de vie des résidents du complexe immobilier Place Benoit (construit en 1953 et comprenant 240 logements pour 750 résidents), qui présente un taux de défavorisation sociale élevé.

Finalité recherchée
Réaliser un projet d’agriculture urbaine, planter une trentaine d’arbres fruitiers, réaliser l’aménagement d’un jardin communautaire et créer un réseau de jardins en bacs sur les balcons.

Acteurs mobilisés
Les citoyens et résidents du quartier, une animatrice horticole, la coopérative de solidarité des serres agricoles et les serres du Dos blanc.

Enjeux

  • Favoriser l’intégration économique de la population, essentielle à l’intégration sociale et culturelle.
  • Dynamiser le parc industriel.
  • Créer un sentiment d’appartenance au quartier.
  • Améliorer la sécurité alimentaire.
  • Processus de participation
  • Diagnostic des problématiques rencontrées.
  • Organisation d’une série d’actions pour que le comité de citoyens puisse participer aux différentes activités.
  • Un agent de mobilisation s’assure de la participation et du renouvellement des membres.
  • Jusqu’à une dizaine de citoyens peuvent participer à la réalisation des projets de la RUI.

Résultats

  • Il y a eu plantation de 26 arbres fruitiers et 21 jardinets ont été aménagés derrière des blocs d’habitations.
  • Une coopérative de solidarité de serres agricoles a été constituée en 2009.
  • Verdissement du quartier.

Évaluation
Plutôt positive: les citoyens ont été nombreux à s’impliquer dans le projet; la demande a été supérieure à l’offre. En agriculture urbaine, par exemple, le projet fonctionne très bien et les citoyens n’ont pratiquement plus besoin de l’aide administrative des gens responsables de la RUI. On laisse de plus en plus de place et de responsabilités à l’équipe du centre sociocommunautaire. Malgré un certain manque de ressources, la mobilisation est intéressante, mais elle varie évidemment en fonction des intérêts des résidents. L’engagement du quartier demeure difficile, d’autant plus qu’il est assez isolé. Le plus gros défi, c’est de garder les résidents actifs, sans les épuiser et trop leur en mettre sur les épaules. C’est un combat qui se poursuit.

Différences notables entre les deux expériences

  • La première expérience visait la construction d’un bâtiment; il s’agissait donc d’un projet unique ne pouvant être répété. Le projet sur l’agriculture urbaine est plutôt un projet ponctuel qui peut être remis en branle régulièrement pendant plusieurs années.
  • Le premier projet sur la construction d’un centre communautaire vise à donner un espace aux citoyens du quartier et à l’adapter à leur culture. Le projet d’agriculture urbaine ne vise pas à s’adapter à une culture; il vise plutôt à créer de nouvelles habitudes dans la vie des gens.

Office de consultation publique de Montréal, La revitalisation urbaine en quelques pages. En ligne.
Anne-Marie Séguin et Gérard Divay, «La lutte territorialisée contre la pauvreté: examen critique du modèle de revitalisation urbaine intégrée», dans Lien social et Politiques, no 52, 2004, p. 67-79. En ligne.
Réseau québécois de villes et villages en santé, Un itinéraire pour tous, 2004. En ligne.
Quartier Hodge-Place Benoit, Présentation du programme d’agriculture urbaine, 2010. En ligne.