Amplifier la diversité des voix
Avec Cathy Wong, vice-présidente Équité, diversité et inclusion et Langues officielles chez Téléfilm Canada
Pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours, tant au niveau de l’engagement que dans les sphères politiques et professionnelles ?
J’ai commencé mon parcours d’engagement dans ma jeune vingtaine, surtout dans le milieu jeunesse. Je me suis d’abord impliquée avec des personnes engagées, qui avaient un désir de changer le monde ensemble.
J’ai débuté dans des milieux de revendication pour représenter la voix des jeunes et pour porter la diversité de leurs voix auprès des instances décisionnelles. Que ce soit au sein des YMCA du Québec, du Forum jeunesse de l’île de Montréal ou de l’École d’été de l’INM, on naviguait ensemble, en « gang » de jeunes dans leur vingtaine.
Est-ce que vous vous souvenez de votre première participation à une École d’été de l’INM ?
Lors de ma première expérience à l’École d’été, je venais tout juste d’avoir 18 ans. J’étais portée par l’idée d’être entourée de jeunes comme moi qui avaient envie de changer le monde, qui avaient la soif de participer et de collaborer pour trouver des solutions aux enjeux internationaux et à toutes sortes d’enjeux sociaux d’actualité.
Pour l’événement, on était dans une énorme salle. Je pense qu’il y avait des centaines de jeunes de mon âge environ… Ça grouillait ! Il y avait des thématiques sur lesquelles chaque jeune rejoignait un groupe pour développer des solutions par rapport à un enjeu social. Il y avait tellement d’idées audacieuses qui étaient mises de l’avant ! Les jeunes étaient stimulés à trouver des solutions concrètes.
Pour la première fois, on entendait la voix d’une génération peu écoutée. C’était aussi la première fois que je retrouvais autant de jeunes qui, comme moi, voulaient s’impliquer. C’était hyper stimulant. On avait ce sentiment d’être dans l’action, celle qui allait nous donner une force pour la suite de nos engagements.
Qu’est-ce que ça signifie, pour vous, avoir 20 ans ?
Je me souviens que j’avais envie de tout faire. Je voulais toucher à tout et je ne voulais rien manquer… J’avais un côté FOMO, « fear of missing out ». Puis, je sentais que l’engagement jeunesse permettait vraiment de s’engager dans tout ce qui bougeait. Par-dessus tout, j’avais envie de rencontrer des gens qui étaient comme moi : des jeunes qui avaient le goût de se mettre dans l’action et de s’inscrire dans une action collective qui était plus grande que soi-même.
Finalement, j’avais envie de faire partie d’un groupe qui allait partager des idéaux, partager des valeurs, partager une vision du monde et bâtir des projets. Je me souviens donc de la vingtaine comme un moment où j’étais inarrêtable. J’avais soif d’implication, soif d’essayer et puis parfois même d’échouer, mais de recommencer et de ne pas avoir peur de l’échec.
Qu’est-ce que vous souhaitez aux générations futures du Québec ?
Je souhaite que les générations futures du Québec continuent à valoriser le travail collectif, le travail d’équipe et la volonté de s’inscrire dans un engagement plus grand que soi. Pour avoir un impact dans une société, l’engagement doit se faire en groupe, même avec ceux et celles qui ne pensent pas nécessairement comme nous, mais à qui on doit tendre la main pour créer des ponts.
Je leur souhaite de continuer à créer ces espaces pour travailler collectivement, pour une meilleure société.
Photo de Valérie Dubuc
Façonner un monde plus juste, avancer ensemble, entretenir la flamme de la jeunesse. Dans le cadre des 20 ans de l’Institut du Nouveau Monde, nous avons demandé à 20 personnalités étant passées par les écoles de citoyenneté de l’INM de nous parler de leur parcours et de leur vision de la participation citoyenne. Quelle a été l’étincelle de leur engagement ? Qu’est-ce que ça signifie d’avoir 20 ans ? Que souhaiter aux générations futures ? À travers cette collection de portraits intimes et colorés, ils et elles nous racontent l’histoire d’un Québec pluriel et résolument tourné vers l’avenir.