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S’impliquer à sa manière

Avec Mishka Caldwell-Pichette, vice-présidente de Citoyenneté jeunesse et membre du Comité-conseil JEUNESSE22

Pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours, tant au niveau de l’engagement que dans la sphère professionnelle ?

Au-delà de mes rôles chez Citoyenneté jeunesse et au sein du Comité-conseil JEUNESSE22, je m’implique dans mon cégep, particulièrement dans la vie étudiante, notamment dans le conseil d’administration de La Fondation du cégep et dans le comité de diversité sexuelle et de genre. J’étais déjà engagée au secondaire, mais en arrivant au collégial, j’ai eu plusieurs opportunités d’approfondir mon implication pour en arriver où j’en suis aujourd’hui.

Ces implications m’ont aussi amenée à avoir un emploi au bureau de circonscription du député d’Abitibi-Témiscamingue, où je travaille sur des projets pour les aînés et pour les jeunes de la région.

Est-ce que vous vous souvenez de votre première participation à une École d’été de l’INM ?

Ma première participation a été à la 19ᵉ École d’été, il y a à peu près un an maintenant. J’avais assisté, quelques mois auparavant, à une conférence dans un de mes cours au cégep, au sujet de la participation citoyenne. Ça m’a permis de comprendre ce qu’est l’Institut du Nouveau Monde et le type d’activités qu’il offre.

Quand j’ai entendu parler de l’École d’été, je savais donc déjà un peu ce que c’était. Je me suis renseignée un peu plus et je me suis inscrite quelques semaines seulement avant l’événement. Ça a été vraiment à la dernière minute que ça s’est concrétisé pour moi.

Cette expérience s’est révélée très belle. J’ai pu rencontrer plein de gens que j’espère croiser à nouveau, notamment lors de la 20ᵉ École d’été en septembre. Après cette expérience, j’ai vraiment eu une envie de participer à d’autres événements, de rencontrer d’autres personnes et de me tourner vers d’autres implications.

Quel est votre meilleur souvenir de vos participations aux activités de l’INM ?

On dirait que je me remémore tout ce qui s’est passé en répondant ! J’ai participé à la 19ᵉ École d’été, puis à la 15ᵉ École d’hiver. C’est à l’École d’hiver où j’ai eu mon meilleur souvenir. Je savais depuis un moment que l’événement arrivait, parce que ça se passait dans mon cégep. J’en avais entendu parler et je souhaitais déjà y prendre part comme participante. Puis, finalement, peu de temps avant l’événement, on m’a invitée à animer la conférence d’ouverture, étant une jeune engagée en Abitibi-Témiscamingue. J’ai été un peu surprise, mais très contente et reconnaissante aussi !

Ça a été un beau moment durant lequel j’ai pu discuter et poser quelques questions à l’artiste Samian. Puis, puisque ce n’était pas mon premier événement avec l’INM, j’étais plus confortable, je savais à quoi m’attendre, malgré le petit stress qui venait avec une de mes premières expériences d’animation.

On sentait que les gens qui venaient de loin étaient motivés, alors que les gens de la région l’étaient peut-être moins. Mais je pense que c’est toujours le cas dans ce genre d’événement : l’enthousiasme initial n’est pas partagé de manière équitable. Par contre, au final, tout le monde en ressort content, avec des nouvelles connaissances et de nouvelles réflexions.

Est-ce que votre participation aux activités de l’INM a eu un impact sur votre parcours ?

Oui, je dirais que c’est surtout le cas pour ma première participation, à la 19ᵉ École d’été. Ça a été un tournant dans mon parcours. Avant, je m’impliquais par-ci, par-là, pour des causes, mais cet événement m’a réellement donné une lancée et m’a donné un peu plus de confiance pour pouvoir m’engager, même à 17 ans.

Dans ces moments de mobilisation, même si tout le monde est jeune, on a tous des bagages différents et des expériences différentes. Ça m’a un peu montré que chacun peut s’impliquer à sa manière dans les domaines qui l’intéressent et que, moi aussi, je pouvais le faire.

J’ai aussi compris que l’implication n’a pas besoin d’être un poids lourd dans notre quotidien. Je pense que dès qu’un engagement devient trop lourd, qu’il n’est plus amusant, ce n’est plus une bonne chose.

Je suis devenue très occupée après l’École d’été. Je partais presque une fois par mois pour des rassemblements ou des événements. Mes amis et ma famille riaient de moi, en disant que je n’étais jamais à la maison. Mais c’était des choses que j’aimais faire et qui me faisaient voyager. Ça m’a amenée vers d’autres implications par la suite. J’ai maintenant de nouvelles connaissances, théoriques, pratiques et humaines, qui vont m’aider à aller un peu plus loin.

Je pense aussi que souvent, lorsqu’on est jeune puis qu’on est à côté d’autres personnes qui ont vécu plus d’expériences ou qui ont des études plus avancées, on peut se sentir inférieur ou avoir l’impression qu’on est moins capable d’occuper des postes intéressants. Mais on peut le faire : je l’ai fait et il y a d’autres personnes aussi qui peuvent y arriver.

Qu’est-ce que ça signifie, pour vous, avoir 20 ans ?

Ça, c’est une drôle de question parce que je n’ai que 18 ans ! 20 ans, je pense que c’est quand même un moment important dans une vie. Je l’ai toujours vu comme quelque chose qui allait arriver dans longtemps. Finalement, je fais face au fait que ce sera dans deux ans et je ne pense pas qu’à ce moment-là je serai une personne si différente de celle que je suis aujourd’hui.

C’est sûr qu’à 20 ans, je vais avoir un peu changé. Je vais avoir vécu plusieurs autres expériences. Je pense que ce sera le moment de faire des apprentissages, de continuer à rencontrer de nouvelles personnes, d’apprendre de mes erreurs, mais aussi d’accepter que je puisse, simplement, faire des erreurs. C’est à ce moment-là que, comme jeune adulte, on commence vraiment à se former davantage, je crois.

Qu’est-ce que vous souhaitez aux générations futures du Québec ?

Moi, j’aimerais léguer une société qui aura changé. Je m’implique beaucoup pour que les jeunes puissent prendre leur place et qu’il y ait des actions qui se fassent en matière d’environnement. J’espère que mes efforts et que ceux d’autres qui s’impliquent aujourd’hui aient réellement un impact pour les prochaines générations. Je souhaite vraiment que la société soit transformée pour le mieux : il faut qu’on arrête de voir des problèmes à régler et ne rien faire.

Je souhaite aussi de l’espoir, puis de montrer que si on veut vraiment quelque chose, on est toujours capable d’y arriver. Je ne souhaite à tous un Québec où chacun se sent à sa place, dans un monde ouvert qui fait changer les choses.

Photo de Valérie Dubuc

Façonner un monde plus juste, avancer ensemble, entretenir la flamme de la jeunesse. Dans le cadre des 20 ans de l’Institut du Nouveau Monde, nous avons demandé à 20 personnalités étant passées par les écoles de citoyenneté de l’INM de nous parler de leur parcours et de leur vision de la participation citoyenne. Quelle a été l’étincelle de leur engagement ? Qu’est-ce que ça signifie d’avoir 20 ans ? Que souhaiter aux générations futures ? À travers cette collection de portraits intimes et colorés, ils et elles nous racontent l’histoire d’un Québec pluriel et résolument tourné vers l’avenir.

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