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Les jeunes nous parlent, écoutons-les!

MONTRÉAL, le 26 août 2019 –

Les 18-34 ans seront plus de 7,2 millions à pouvoir voter lors des prochaines élections fédérales. Ils formeront près de 27 % de l’électorat. Un poids démographique important, qui leur permettrait indéniablement d’influencer la politique canadienne. Pour autant qu’ils exercent leur droit de vote.

La tendance des dernières décennies pointe vers un essoufflement de la participation électorale des jeunes. Dans un texte publié dans L’état du Québec 2019, le titulaire de la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires de l’Université Laval, François Gélineau, impute aux jeunes le déclin historique de la participation électorale et les fluctuations récemment observées. Bien qu’elle soit encourageante, l’augmentation du taux de participation des 18-34 ans au dernier scrutin fédéral ne nous assure pas que les millénariaux voteront en masse le 21 octobre.

Le décrochage électoral des jeunes, observable depuis les années 1980, ne signifie toutefois pas que la politique ne les intéresse pas. Les récentes mobilisations liées à l’environnement et à l’éducation démontrent que les grands enjeux sociaux sont importants pour eux. 85 % des jeunes Québécois se disent ainsi attachés à la démocratie, et 77 % reconnaissent l’importance de voter, d’après les résultats d’un sondage Léger / INM mené en juin 2018. C’est au niveau de la politique partisane que le bât blesse. À peine 49 % des répondants estiment que le vote peut changer les choses, alors que la classe politique – immuable et vieillissante – ne suscite plus l’intérêt de la jeunesse qui, à 71 %, ne se reconnaît plus en elle.

Que veulent les jeunes ?

Prenant acte du désir d’engagement des jeunes et de leur méfiance envers la politique partisane, l’INM se donne depuis plusieurs années le mandat de faire rayonner leurs aspirations et revendications. La 16e édition de notre École d’été de participation citoyenne, qui a réuni plus de 400 jeunes et experts d’horizons divers, a été l’occasion pour eux de réfléchir aux défis les plus importants auxquels notre société est confrontée, et de proposer des pistes d’actions pour y faire face. En voici quelques-unes.

Sans surprise, l’environnement est au coeur des préoccupations des jeunes. Avec comme source d’inspiration Greta Thunberg, égérie de la lutte contre les changements climatiques, la jeunesse ne manque pas d’idées pour faire du Québec et du Canada, des sociétés plus durables. L’analyse systématique des impacts environnementaux dans les prises de décision publique, la valorisation du savoir expérientiel, la prise en compte de la réalité des communautés autochtones. La jeunesse souhaite contribuer à la transition écologique, et cherche activement les meilleurs moyens d’avoir un impact. Les jeunes veulent mener la parade, mais ils ont, disent-ils, besoin du soutien du reste de la société et des institutions qui la composent pour relever ce défi aussi immense que vital.

L’inclusion, le vivre ensemble, la solidarité et la réconciliation sont également des sujets sur lesquels les jeunes aimeraient voir la classe politique se pencher davantage. Avec l’adoption en juin dernier par l’Assemblée nationale du Québec des projets de loi 21 et 9 et les efforts de réconciliation avec les peuples autochtones du gouvernement canadien, la jeunesse réalise que les décisions gouvernementales ont un impact sur le tissu social, et souhaite faire partie de la discussion. C’est en favorisant la représentativité de la population au sein des instances décisionnelles, en finançant les espaces qui permettent les échanges entre communautés, en étant plus solidaires avec les peuples autochtones, et en luttant contre les inégalités qu’ils espèrent créer une société plus inclusive et solidaire. La peur de l’autre que certains leaders cultivent, bien peu pour les jeunes !

Même s’ils reconnaissent l’importance des institutions démocratiques, les jeunes estiment qu’elles sont perfectibles. Les nombreux rendez-vous manqués des dernières années pour la réforme du mode de scrutin n’ont pas découragé les participants à notre École d’été de déposer des espoirs dans nos institutions, qu’ils veulent plus représentatives et plus transparentes. L’éducation à la citoyenneté, pour sa part, devrait être accessible à tous les jeunes.

Politiciens, à vous de jouer !

Ces dernières lignes ne rendent pas justice au désir des jeunes de créer une société plus durable, solidaire et démocratique. Leurs revendications sont multiples, la jeunesse ne constituant pas un bloc monolithique. Elles démontrent toutefois que les 18-34 ans ne forment pas la cohorte cynique et apathique dépeinte par plusieurs. Ils seront plus de 7 millions à pouvoir voter cet automne. Cette lettre est une invitation à la politique à s’intéresser à eux !

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2019-09-04T19:13:32-04:00