Retour

Faire le saut dans la vie politique

Avec Sarah Bigras, directrice des communications au cabinet de la ministre responsable des Aînés et ministre déléguée à la Santé

Pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours, tant au niveau de l’engagement que dans les sphères politiques et professionnelles ?

Mon implication dans la société s’est révélée tôt dans ma vie. Dès le secondaire, je voulais m’engager dans tout ce qui existait. Une époque marquante a été au cégep, lors du mouvement étudiant de 2012. Il y avait alors une effervescence d’engagement chez la jeunesse. J’étudiais en Techniques de comptabilité et gestion, un programme dans lequel, historiquement, les étudiantes et étudiants ne sont pas très impliqués dans les causes portées par le mouvement associatif.

J’étais devenue trésorière de mon association étudiante. Je sortais vraiment du lot, dans mes deux groupes. J’ai toujours été marquée par cette balance entre mon côté « cartésien », et mon désir de m’impliquer dans ma société. Cette dualité a forgé qui je suis aujourd’hui et la manière dont je poursuis mon engagement social. C’est d’ailleurs ce qui m’a plu chez la Coalition Avenir Québec : il y des gens de différents horizons, avec différents parcours.

Après le cégep et l’université, j’ai participé au Parlement étudiant du Québec. C’est arrivé tard dans mon parcours, parce que la majorité des gens y participent à 18 ou 20 ans, alors que moi, je l’ai fait à 25 ans! Ça m’a donné un tremplin pour la vie en politique. J’y ai rencontré les personnes avec qui je travaille aujourd’hui, celles et ceux qui m’ont amenée à être engagée au gouvernement de la CAQ en 2018.

Est-ce que vous vous souvenez de votre première participation à une École d’été de l’INM ?

C’était une École d’hiver « spécial Sommet sur l’éducation ». On se rappelle qu’en 2013, il y avait eu l’élection du Parti québécois et le sujet de la hausse des frais de scolarité était très d’actualité. Puis, il y avait un gros momentum autour de l’accessibilité aux études supérieures, suite aux grèves étudiantes de 2012. J’ai eu la chance de rencontrer plein de gens qui considèrent que l’éducation est important pour la société québécoise. C’était une occasion d’échanger. À cette époque-là, je ne m’en rendais pas encore compte, mais je bâtissais mon réseau de contacts, qui est très utile aujourd’hui dans le milieu politique.

J’ai toujours abordé ce genre d’événement comme une occasion de développer mon argumentaire. Aujourd’hui, dans le cadre de mon travail, je sais cibler les éléments importants d’un enjeu et bâtir un raisonnement, afin de présenter l’essence de la position que je souhaite défendre. Les événements comme l’École d’hiver sont des endroits qui sont très propices à avoir ces discussions, être ouverts à découvrir différents points de vue.

J’ai toujours été intéressée à bonifier mon point de vue, et non d’avoir raison à tout prix. Je n’ai jamais été campée sur mes idées ou sur une opinion spécifique, car j’ai toujours eu comme objectif d’évoluer dans ma réflexion. 

Cette dualité entre mes études en comptabilité et l’implication sociale, je l’utilise encore aujourd’hui, ça a vraiment forgé ma personnalité. C’est aussi pourquoi j’ai décidé d’aller travailler avec le gouvernement de la Coalition Avenir Québec en 2018. J’aimais l’idée d’avoir une vision réellement pragmatique, qui n’a pas besoin d’être identifiée à gauche ou à droite. Ça venait rejoindre ma vision de la politique qui est ouverte aux différentes opinions.

Quel est votre meilleur souvenir de vos participations aux activités de l’INM ?

Je me rappelle qu’on était réunis dans une grande salle, puis qu’on devait bâtir un texte autour de notre vision de l’éducation au Québec, afin de le lire à voix haute. On était un petit groupe d’environ 10 personnes. C’est devenu un moment assez émotif. Certaines personnes avaient choisi d’écrire et de lire des poèmes pour présenter leur point de vue. Pour d’autres, leur réflexion avait plutôt mené à une forme de pétition.

Pour arriver à mettre sur la table leurs propositions, tout le monde avait trouvé un peu sa façon de faire et les mots pour ensuite pouvoir les partager. C’était très intéressant encore une fois d’apprendre, d’écouter les autres, puis de pouvoir échanger sur ce sujet. Tous les jeunes qui se retrouvaient à cette École d’hiver, au final, étaient passionnés par l’éducation et voulaient que ça continue d’être une fierté au Québec, pour les générations futures.

Quel impact croyez-vous que votre passage dans les Écoles de citoyenneté de l’INM a eu sur votre parcours ?

Je pense que tous les petits événements, les petites rencontres et les petites implications finissent par nous amener plus loin dans notre parcours, même quand on ne s’y attend pas. Du conseil d’élèves au secondaire, à l’association étudiante, à l’École d’hiver, et ainsi de suite ! On ne se doute pas des portes que ça nous ouvre.

C’est la suite de ces petites choses-là qui nous fait évoluer. C’est intéressant de bâtir ce réseau de contacts et de côtoyer des personnes qui ne sont pas toujours dans le même univers que soi. Parce qu’au final, oui les gens prennent des chemins différents, mais c’est ça qui est « le fun », on finit par se retrouver d’une certaine façon !

Qu’est-ce que ça signifie, pour vous, avoir 20 ans ?

Avoir 20 ans, c’est le début de la vie adulte. C’est à ce moment qu’on se découvre et qu’on apprend sur soi-même. On commence à tracer son chemin et à décider où l’on souhaite aller par la suite. En même temps, c’est avoir la vie devant soi.

Je trouve que la vingtaine, c’est la plus belle décennie. C’est vraiment là où tout se passe, c’est un grand pivot entre l’adolescence et la vie adulte. C’est névralgique, avoir 20 ans. Ça change une vie !

Qu’est-ce que vous souhaitez aux générations futures du Québec ?

Je leur souhaite de continuer à s’impliquer et de continuer à avoir une vision pour le Québec. Surtout pour les jeunes femmes, d’oser s’impliquer, dire ce qu’elles pensent, ne pas avoir peur de ce que les autres vont penser d’elles. Je pense que la prochaine génération de femmes va jouer un rôle central dans la société.

Photo de Valérie Dubuc

Façonner un monde plus juste, avancer ensemble, entretenir la flamme de la jeunesse. Dans le cadre des 20 ans de l’Institut du Nouveau Monde, nous avons demandé à 20 personnalités étant passées par les écoles de citoyenneté de l’INM de nous parler de leur parcours et de leur vision de la participation citoyenne. Quelle a été l’étincelle de leur engagement ? Qu’est-ce que ça signifie d’avoir 20 ans ? Que souhaiter aux générations futures ? À travers cette collection de portraits intimes et colorés, ils et elles nous racontent l’histoire d’un Québec pluriel et résolument tourné vers l’avenir.

Avec le soutien de :