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Les citoyens consultés par l’INM ont des attentes élevées à l’égard du Sommet sur l’enseignement supérieur et de ses suites

Priorité: des universités accessibles au service des communautés

Montréal, le 22 février 2013 – Les citoyens consultés par l’Institut du Nouveau Monde (INM) – près d’un millier – ont des attentes élevées à l’égard du Sommet sur l’enseignement supérieur et de ses suites. Les jeunes en particulier tiennent à ce que l’événement de deux jours convoqué la semaine prochaine par le gouvernement soit en fait « le début d’une réflexion collective » et non une fin en soi.

Voilà ce qui ressort globalement des rapports que l’INM vient de dévoiler sur les quatre forums citoyens et l’événement jeunesse (l’École d’hiver Spécial Sommet) qu’il a organisés à la demande du ministre en vue du Sommet sur l’enseignement supérieur.

La crise qu’on a connue mérite plus

« La crise que nous avons connue mérite plus » que les quelques jours que l’on a consacrés à la préparation du Sommet, ont résumé des jeunes participants à l’École d’hiver Spécial Sommet. Une « réflexion profonde et de longue durée s’impose pour créer un système d’éducation à la hauteur de nos aspirations », insistent-ils.

L’INM a tenu des forums citoyens dans quatre villes différentes entre le 12 janvier et le 2 février. Au total, quelque 500 personnes de tous âges et d’horizons divers ont répondu à l’appel à Rouyn-Noranda, Saguenay, Gatineau et Montréal. Près de 400 jeunes de moins de 35 ans de toutes les régions du Québec, dont un tiers n’étaient plus étudiants, ont par ailleurs participé à l’École d’hiver Spécial Sommet, à l’Université Laval, les 25, 26 et 27 janvier.

« Il était important que la démarche du Sommet fasse une place aux citoyens qui ne pourront y participer la semaine prochaine, souligne le directeur général de l’INM, Michel Venne. C’est mission accomplie. Il est maintenant de la responsabilité des partenaires du Sommet et du gouvernement de prendre en compte les points de vue qui ont été exprimés et qui reflètent des attentes élevées envers les décideurs ».

Des profs allumés, des universités au service des collectivités

Les conclusions des forums et celles de l’École d’hiver sont, de manière générale, concordantes. Dans les deux cas, l’accessibilité aux études supérieures demeure nettement la priorité. Les citoyens consultés veulent des collèges et des universités accessibles, présents partout sur le territoire du Québec, au service d’abord de leurs collectivités régionales où ils sont implantés, et qui forment des citoyens libres et compétents. Aux yeux des participants, la qualité des universités ne se mesure pas tant par les palmarès internationaux que directement dans la classe ou encore dans la manière dont les établissements sont des agents de développement de leurs communautés.

Les jeunes en particulier nourrissent des attentes précises envers les enseignants, que l’on souhaite disponibles, allumés et suscitant la curiosité et l’envie d’apprendre. Ils voient d’un bon œil une diversification des modalités d’enseignement qui s’appuieraient davantage sur l’apprentissage entre pairs, la participation et l’usage des nouvelles technologies, aussi bien en classe qu’à distance.

Les citoyens qui ont participé aux activités de l’INM veulent des universités ouvertes sur leurs communautés, des professeurs qui consacreraient une partie de leur temps au service des organismes ou des entreprises, autant dans le but de transmettre la connaissance auprès des citoyens que de contribuer, par un dialogue entre la science et la société, à des innovations autant de nature sociale que de nature industrielle.

L’accessibilité financière et territoriale

L’accessibilité ne tient pas seulement aux droits de scolarité, soulignent les rapports de l’INM. Le coût du logement a été cité comme une contrainte importante. Il reste que, autant dans le cadre des forums que de l’École d’hiver, les citoyens ont exprimé une aspiration pour la gratuité, bien que pas nécessairement pour maintenant, plusieurs considérant les droits de scolarité comme une barrière symbolique qu’il y aurait lieu d’abolir. Une diversité de points de vue s’est exprimée sur ce sujet, mais le consensus veut que les droits de scolarité demeurent bas et qu’ils ne soient jamais un obstacle à la fréquentation universitaire.

Une réforme de l’aide financière aux études s’impose, aux yeux de ces citoyens. L’un de ses buts devrait être de réduire l’endettement étudiant. L’exigence d’accessibilité devrait également se traduire par une présence des établissements d’enseignement supérieur à la grandeur du territoire.

Des jeunes de l’École d’hiver ont recommandé que, pour y voir plus clair, le ministère lance une grande enquête qualitative pour connaître adéquatement le profil et les difficultés de ceux qui aspirent à étudier mais ne fréquentent pas l’université pour autant ou encore ne persévèrent pas dans leurs études jusqu’à l’obtention du diplôme.

Transparence et coordination

Les citoyens exigent davantage de transparence de la part des établissements d’enseignement supérieur. Ils demandent des preuves quant à la nécessité d’augmenter leur financement. Ils suggèrent que l’on s’entende d’abord sur les besoins et les priorités d’investissement avant de consentir à une augmentation de leurs budgets.

Les participants aux activités de l’INM veulent que les universités collaborent mieux entre elles sur le modèle d’un réseau cohérent plutôt que de se mettre en concurrence. C’est pourquoi la création d’une instance indépendante est appuyée seulement dans la mesure où celle-ci contribuerait à mieux coordonner le réseau universitaire, notamment quant aux choix d’investissements dans la construction de nouveaux campus, les dépenses de publicité et la création de nouveaux programmes.

Dans la même veine, les participants estiment que la méthode de financement basée sur le nombre d’étudiants inscrits doit être révisée parce qu’elle provoque des effets pervers, notamment de susciter une concurrence jugée malsaine entre les universités. Une nouvelle formule devrait entre autres tenir compte des besoins particuliers des régions moins populeuses.

Collaboration universités-cégeps

De même, l’on souhaite que la collaboration soit accrue également entre les universités et les cégeps, notamment en élargissant le nombre de disciplines où l’on propose la formule DEC-BAC, mais aussi dans le partage de ressources et d’infrastructures, de manière à favoriser une meilleure couverture territoriale de l’enseignement supérieur.

Bien que les établissements d’enseignement supérieur forment des professionnels et des techniciens, les participants souhaitent que leur indépendance à l’endroit du marché du travail et du secteur privé soit scrupuleusement protégée.

L’INM au Sommet

Les rapports de l’Institut du Nouveau Monde ont été remis au ministre il y a quelques jours pour qu’il puisse en tenir compte dans la préparation du Sommet. L’INM sera présent au Sommet. Deux jeunes participants de l’École d’hiver y assistent également comme observateurs

Les deux rapports ainsi que leurs points saillants sont disponibles sur le site Web de l’INM à inm.qc.ca/enseignement-superieur/forums-citoyens/resultats et inm.qc.ca/enseignement-superieur/ecole-dhiver-special-sommet/resultats.

Les 21 forums jeunesse régionaux du Québec ont agi comme partenaires privilégiés pour l’École d’hiver Spécial Sommet, assurant ainsi l’ancrage régional et la diversité des participants. Leur mission est de faire des jeunes de réels acteurs du développement régional, notamment en favorisant leur participation citoyenne. Les forums jeunesse sont financés par le Secrétariat à la jeunesse dans le cadre de la Stratégie d’action jeunesse 2009-2014.

L’INM, la référence en participation citoyenne au Québec, a organisé de nombreux forums comme ceux qui sont proposés aux citoyens dans le cadre de la démarche pré-Sommet sur l’enseignement supérieur. Les services de l’INM ont été retenus au fil des ans, entre autres par la Commission Bouchard-Taylor, le ministère de la Culture et des Communications du Québec pour l’Agenda 21 de la culture, le Directeur général des élections et plusieurs autres.

Renseignements

Sophie Seguin-Lamarche, directrice, communications, affaires publiques et opérations
Institut du Nouveau Monde (INM)
sophie.seguin@inm.qc.ca | Tél. : 514 943-7893

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