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Partir en campagne

Avec Étienne Decelles, conseiller municipal à Sainte-Angèle-de-Monnoir

Pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours, tant au niveau de l’engagement que dans les sphères politiques et professionnelles ?

J’étudie à l’Université du Québec à Montréal au baccalauréat en géographie. Avant ça, j’ai fait un double DEC en sciences de la nature et sciences humaines au Cégep du Vieux-Montréal. Mes intérêts sont variés et on pourrait penser que je ne sais pas exactement ce que je veux ! Je sais au moins que j’ai un grand intérêt pour l’environnement. Sur le plan professionnel, je travaille sur la ferme agricole familiale depuis que j’ai douze ans.

Mon engagement politique a commencé quand un des conseillers municipaux de mon village s’est « tanné » et a démissionné de son poste, tout simplement. Je pensais déjà, aux dernières élections en 2021, à me présenter aux élections municipales. Le maire avait approché plusieurs personnes à Sainte-Angèle-de-Monnoir pour avoir des candidates et des candidats, dont moi, mais j’avais finalement décidé de ne pas me lancer.

C’est toujours resté dans un coin de ma tête. Puis, deux ans plus tard, devant la perspective de faire un demi-mandat, je me suis dit : « pourquoi ne pas l’essayer ? ». Il n’y avait pas eu d’élection en 2021, donc je me disais que nous ne serions pas beaucoup de personnes sur la ligne de départ. Finalement, il y a eu quatre candidatures incluant la mienne, donc nous sommes allés en campagne. J’ai fait beaucoup de porte-à-porte et les résultats ont été en ma faveur!

Est-ce que vous vous souvenez de votre première participation à une École d’été de l’INM ?

J’ai bien apprécié mon passage à l’École d’hiver de l’INM à Val-d’Or. C’était vraiment intéressant, le mélange entre les gens locaux du Cégep, de tous les campus de l’Abitibi-Témiscamingue, et des gens de l’extérieur qui s’ajoutaient à tout cela.

J’y ai participé avec une amie, mais à part elle, je ne connaissais personne d’autre. On a rencontré les autres participantes et participants dans l’autobus, puis on a fait une visite de la ville. J’ai pu rencontrer un professeur qui enseigne la géographie au Cégep et on a eu de belles conversations. Échanger avec des personnes établies qui avaient des parcours intéressants et pouvoir interagir avec eux dans un contexte plus personnel était vraiment pertinent.

Quel est votre meilleur souvenir de vos participations aux activités de l’INM ?

Le souper avec des personnes inspirantes était vraiment captivant pour la possibilité de rencontrer des personnalités, d’avoir un échange avec eux. C’était impressionnant, à la table juste à côté de nous, on avait quelqu’un qui travaille avec l’ONU pour la préservation et la promotion des langues autochtones.

À notre table, on avait un notaire de la région qui était impliqué à la Caisse Desjardins. Ça nous démontrait à merveille que l’implication peut avoir plusieurs formes et plusieurs voies.

Je retiens le brassage des gens, l’occasion de faire connaissance avec des personnes issues d’autres milieux, ça été intéressant et ça apporte une autre perspective, c’est certain. Je pense qu’avec de l’implication, participer à l’école, participer aux activités de l’INM, c’est vraiment intéressant et super « le fun ». Faites-le, les jeunes! [Rires]

Qu’est-ce que ça signifie, pour vous, avoir 20 ans ?

Avoir 20 ans en 2023, je dirais que c’est beaucoup de choses positives, mais aussi négatives. Par exemple, avec le marché de l’emploi, contrairement à nos parents qui sont arrivés juste après les baby boomers qui avaient pris tous les emplois, nous avons la chance d’avoir accès à une panoplie d’emplois super attrayants. Il y a une possibilité de se projeter dans des domaines professionnels ou sociaux qui sont vraiment enthousiasmants parce que présentement la dynamique démographique est en notre faveur à ce niveau.

Mais il y a évidemment la dynamique environnementale qui fait que se projeter dans l’avenir peut aussi être négatif. Avoir 20 ans en ce moment, c’est un mélange de deux choses : on peut se projeter dans l’avenir, mais ce qu’on voit qui s’en vient dans ce futur fait que ça peut être inquiétant de le faire en même temps.

Qu’est-ce que vous souhaitez aux générations futures du Québec ?

Je pense que ce qu’on devrait léguer aux générations futures, c’est un désir de s’impliquer. Je le dis, puis je trouve ça drôle parce que c’est comme si moi, du haut de mon implication, j’ordonnais aux jeunes de s’engager. Mais en général, dans toutes les sphères politique, sociale, partout, je nous souhaite de continuer à avoir d’autres gens qui s’impliquent et qui poussent aussi dans le dos des décideurs.

Parce qu’on réalise rapidement que les gens qui sont en poste comme élus ne sont pas fermés. Souvent, ils veulent avoir des gens plus jeunes aussi pour les confronter sur certains dossiers. On est à un moment où on prend conscience de la nécessité d’avoir une diversité de points de vue entre les générations, les hommes et les femmes et tous les groupes de la société. Il faut que les prochaines générations fassent partie de la solution à ce niveau-là.

Photo de Valérie Dubuc

Façonner un monde plus juste, avancer ensemble, entretenir la flamme de la jeunesse. Dans le cadre des 20 ans de l’Institut du Nouveau Monde, nous avons demandé à 20 personnalités étant passées par les écoles de citoyenneté de l’INM de nous parler de leur parcours et de leur vision de la participation citoyenne. Quelle a été l’étincelle de leur engagement ? Qu’est-ce que ça signifie d’avoir 20 ans ? Que souhaiter aux générations futures ? À travers cette collection de portraits intimes et colorés, ils et elles nous racontent l’histoire d’un Québec pluriel et résolument tourné vers l’avenir.

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