Démocratie en danger: une génération vers le suicide politique
L’Institut du Nouveau Monde sonne l’alarme et propose une réforme pour renverser la tendance
MONTRÉAL, le 17 septembre 2015 – Depuis trente ans, la participation électorale est en chute libre au Canada. Ce déclin continu s’explique avant tout, on l’aura compris, par un facteur: l’abstention des jeunes. En 2011, à peine plus du tiers des 18-24 ans (38,8%) avaient exercé leur droit de vote tandis que les plus âgés vont aux urnes dans des proportions de 70%. L’abstentionnisme des jeunes a atteint des niveaux dramatiques. Les jeunes s’excluent eux-mêmes du processus électoral.
«Depuis 30 ans, le vote des jeunes est en chute libre. Aux dernières élections fédérales, seulement un peu plus du tiers des jeunes ont voté. Notre démocratie est en danger. Le statut quo est irresponsable. La seule façon de renverser la tendance est de procéder à des réformes audacieuses telle l’instauration d’un rite de passage civique à la fin de l’adolescence» explique Geneviève Baril, conseillère stratégique à l’Institut du Nouveau Monde (INM).
S’appuyant sur les résultats d’une recherche exploratoire réalisée en 2011 et mis à jour en 2014 pour le Directeur général des élections du Québec (DGEQ), l’INM propose des solutions qui pourraient renverser durablement la tendance à l’abstention électorale chez les jeunes: l’institution d’un rite de passage civique dès l’école secondaire. Les moyens mis de l’avant sont issus de l’expertise de l’INM en ce qui a trait aux institutions démocratiques au Québec et au Canada.
Le rite de passage civique s’appuie sur une conception renouvelée de la démocratie où le vote n’est pas uniquement un droit, mais aussi un devoir. Il s’articule autour de cinq réformes:
- un cours obligatoire d’éducation à la citoyenneté en 3e année du secondaire;
- le droit de vote à 16 ans;
- un service civique volontaire pour les jeunes de 16 à 24 ans;
- l’institution du vote obligatoire incluant la possibilité du vote blanc;
- l’instauration d’un mode de scrutin partiellement proportionnel.
Cette proposition est ambitieuse. C’est pourquoi l’INM recommande qu’un vaste débat sur cette question s’amorce. C’est l’avenir de la démocratie qui est en jeu.
Geneviève Baril insiste: «J’aimerais m’adresser à ma génération, celle des 18-35 ans. On assiste en ce moment à notre suicide politique. Pourtant, à l’échelle du pays, nous représentons un peu plus de 8 millions d’électeurs, soit le tiers de l’électorat canadien. Imaginez si on allait tous voter… 8 millions de X ça peut faire toute une différence dans les résultats électoraux.»
L’Institut du Nouveau Monde
L’Institut du Nouveau Monde est une organisation non partisane dont la mission est d’accroître la participation des citoyens à la vie démocratique. L’action de l’INM a pour effet d’encourager la participation citoyenne et de contribuer au développement des compétences civiques, au renforcement du lien social et à la valorisation des institutions démocratiques.
Renseignements
Sophie Seguin-Lamarche, directrice, communications, affaires publiques et opérations
Institut du Nouveau Monde (INM)
sophie.seguin@inm.qc.ca | Tél. : 514 943-7893