L’état du Québec 2020 | Clé 11
Leçons à tirer des inondations récentes : l’importance de l’intersectorialité
Philippe Gachon
Professeur titulaire de la Chaire de recherche UQAM sur les risques hydrométéorologiques liés aux changements climatiques à l’Université du Québec à Montréal et directeur général du Réseau inondations intersectoriel du Québec (RIISQ)
Ce texte est issu de la clé 11 de la publication annuelle de l’INM L’état du Québec 2020.
Les inondations du printemps 2019 au Québec ont eu des conséquences importantes pour les personnes et les municipalités affectées. Cela témoigne de notre vulnérabilité face aux bouleversements climatiques en cours. Quelles solutions existent pour améliorer notre résilience et réduire les risques d’inondations et leurs conséquences dans l’avenir ?
À l’échelle mondiale, les inondations sont le type le plus commun de catastrophes, représentant 47 % des catastrophes liées au climat depuis 19951. Elles se traduisent par de lourdes pertes économiques, sociales et environnementales. C’est sans compter les répercussions sur la santé physique et psychologique des sinistrés2 et sur la sécurité des communautés et des individus3.
DES ENJEUX ÉCONOMIQUES ET HUMAINS DE PLUS EN PLUS PRÉOCCUPANTS
Au Canada, les coûts financiers des inondations ont quadruplé depuis 40 ans4,5. Ils comptent à présent pour plus de 75 % des fonds du programme canadien des Accords d’aide financière en cas de catastrophe6,7. Au Québec, ces événements affectent directement et indirectement 80 % des municipalités8, y compris les communautés autochtones.
Le risque d’inondation dans les collectivités canadiennes atteint les limites de ce que la société peut assumer par l’entremise des fonds publics. La plupart des assureurs, de leur côté, ne couvrent pas les risques d’inondation9, et très peu de résidents sont assurés. Dans les endroits où les inondations se produisent à répétition, la protection contre celles-ci au moyen de l’assurance de dommages – lorsqu’elle existe – pourrait ou disparaître, ou devenir inabordable ou progressivement plafonnée10, compte tenu de l’accroissement constant des coûts. À moyen et à long terme, la situation pourrait aggraver les inégalités socioéconomiques et compromettre la solvabilité, voire l’efficacité, des programmes publics ou privés d’indemnisation.
UN AVENIR INCERTAIN ET DES FACTEURS DE RISQUE DE DÉSASTRES EN CONSTANT CHANGEMENT
Le système climatique de notre planète est au bord d’un basculement majeur. Le taux de réchauffement planétaire s’est accéléré au cours des dernières décennies, en particulier au Canada et au Québec. Dans un contexte d’augmentation continue de nos émissions de gaz à effet de serre (GES), les températures moyennes annuelles ont augmenté de façon considérable, jusqu’à deux fois plus que la moyenne mondiale au cours des 70 dernières années au Canada, et jusqu’à trois fois plus dans le Nord11.
L’accélération du cycle hydrologique planétaire associée à la hausse des températures accroît la probabilité d’occurrence et d’intensité des extrêmes hydrométéorologiques12. En effet, l’accroissement des températures affecte simultanément différentes composantes du cycle hydrologique :
- La quantité de précipitations, mais aussi leur intensité et leur fréquence (lié au point 3) ;
- La fonte de la neige et des glaces, notamment la vitesse et les taux de fonte au printemps ;
- L’augmentation de la présence de vapeur d’eau dans l’atmosphère ;
- L’augmentation de l’évapotranspiration ;
- La teneur en eau du sol et de la végétation ;
- L’intensité du ruissellement et le débit des cours d’eau.
Les inondations majeures que le Québec a connues témoignent de cette tendance lourde, alors que nos cours d’eau sont intrinsèquement et naturellement sensibles aux changements dans les composantes du cycle hydrologique, en particulier en ce qui a trait à la quantité de neige présente au sol et à sa vitesse de fonte à la période de crue printanière. Selon les projections du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)13, le Québec subira un des plus forts réchauffements du globe d’ici la fin du siècle, en particulier en hiver et au printemps. Dans ce contexte, les risques climatiques – et notamment les inondations – seront donc de plus en plus préoccupants, alors que les possibilités d’adaptation se réduiront au fur et à mesure que la planète se réchauffera14.
Les extrêmes météorologiques et les désastres naturels associés ont été classés par le Forum économique mondial15 comme étant les catastrophes les plus probables à l’avenir. Les facteurs explicatifs évoqués sont les changements climatiques et les facteurs d’exposition liés, par exemple, à la croissance démographique et économique. Notre vulnérabilité, associée notamment au vieillissement de notre population et de nos infrastructures, et aux inégalités sociales et sociosanitaires, affecte et affectera non seulement le niveau de risque, mais aussi la résilience des individus.
La combinaison de tous ces facteurs va donc accroître les conditions d’exposition et de vulnérabilité. Les conditions climatiques évolueront profondément au cours des prochaines décennies, accentuant les risques de désastres liés aux phénomènes météorologiques à fort impact. Même avec un réchauffement planétaire qui se limiterait à 1,5 °C – si les cibles fixées dans le cadre de l’accord de Paris pour limiter et réduire les émissions de GES sont atteintes –, les conséquences seront majeures16.
Les inondations de 2017 et de 2019 qui ont touché le Québec ont dépassé certains records historiques dans plusieurs régions alors que le réchauffement depuis 1850 a déjà franchi le seuil de 1 °C17. Est-ce un symptôme ou un avant-goût des catastrophes naturelles auxquelles le Québec pourrait faire face au cours des prochaines décennies ? Il y a là plusieurs motifs de préoccupation majeure qui amènent une urgence à mieux se préparer. Le principe de précaution et de prévention nécessite une action rapide, mais heureusement, des solutions existent.
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MOBILISER TOUS LES ACTEURS, ÉLABORER UNE APPROCHE INTERSECTORIELLE ET DÉVELOPPER DES CONNAISSANCES INTERSECTORIELLES
Compte tenu des enjeux multiples, il devient incontournable de mieux gérer les risques d’inondation à l’aide de recherches et d’approches intersectorielles. La collaboration entre disciplines telles que les sciences naturelles, humaines, sociales et politiques ainsi que le génie, la santé, l’éducation, la psychologie, l’épidémiologie, la communication et la gestion est primordiale.
Le croisement des approches, des connaissances fondamentales et des pratiques peut non seulement augmenter notre résilience sociétale et environnementale, mais également permettre de renforcer notre adaptabilité et l’innovation collective. Afin de prévenir et de réduire les risques et les conséquences des inondations, il devient crucial de combler le fossé existant entre les connaissances de pointe et leur application. Cela inclut l’appropriation des savoirs par les autorités et la population.
METTRE EN PLACE DES STRATÉGIES INNOVANTES PLUS RESPECTUEUSES DES ÉCOSYSTÈMES NATURELS
Certaines solutions existent, alors que d’autres sont à bonifier ou à concevoir pour gérer plus « naturellement » les inondations. Mentionnons notamment la notion d’espace de liberté des cours d’eau18, qui peut contribuer à des stratégies d’adaptation et à une résilience plus efficientes. De nombreuses interventions européennes dans ce domaine en témoignent19.
De plus, un changement de schème pour choisir des approches plus englobantes et structurantes de décision et d’action économique, sociale, technologique et politique permettrait de créer les conditions propices à l’adoption de nouvelles stratégies socioenvironnementales favorisant une meilleure résilience face aux changements climatiques20. Dans certains cas, la restauration des milieux naturels est à envisager afin de permettre aux rivières de déborder sans endommager d’infrastructures ou de biens majeurs, et d’aider à préserver et à protéger d’autres zones habitées.
Apprendre ou réapprendre à mieux vivre ensemble et avec notre environnement, tout en le protégeant pour qu’il nous protège mieux, constitue sans doute une partie de la solution.
DÉVELOPPER DES SOLUTIONS PÉRENNES ET VIABLES GRÂCE À UNE COLLABORATION INTERMILIEU
Notre résilience sociétale, sanitaire et environnementale doit indubitablement être améliorée à l’aide de solutions plus pérennes et viables que celles qui existent. Cela doit s’appuyer non seulement sur les connaissances les plus à jour des divers domaines scientifiques, mais également sur une collaboration accrue entre le milieu de la recherche et les milieux de pratique comme les gouvernements, les administrations municipales et les ONG.
Cette collaboration renforcée permettrait de proposer et de mettre en pratique des solutions concrètes et durables dans la gestion des risques d’inondation. Elle permettrait également de réduire les vulnérabilités associées en tenant compte des facteurs géophysiques et humains, qui se transforment de plus en plus rapidement à l’échelle des territoires.
OPTIMISER L’USAGE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES ET DU SYSTÈME D’OBSERVATION DE LA TERRE
Nous sommes entrés dans une nouvelle ère d’innovation technologique ainsi que d’utilisation et d’intégration de sources d’information de plus en plus variées et nombreuses. Le recours systématique aux informations issues du système de plus en plus complexe d’observation de la Terre pourrait nous permettre d’améliorer notre bien-être et notre capacité à faire face aux multiples dangers, notamment ceux d’origine hydrométéorologique.
En outre, la conception de nouveaux outils de prévision des conditions hydrométéorologiques permettant la génération d’informations à l’échelle des bassins versants et des localités, soit à très haute résolution spatiale, devrait nous aider à anticiper les impacts liés à l’évolution du climat comme les inondations. Cela nécessitera bien évidemment des investissements en recherche au cours des prochaines décennies. Ces développements devraient également s’accompagner d’une meilleure compréhension du lien entre météo et informations qui influencent les processus décisionnels, de même que des stratégies pour communiquer ces informations21.
METTRE EN PLACE UNE DÉMARCHE CYCLIQUE : AVANT, PENDANT ET APRÈS LES ÉVÉNEMENTS D’INONDATION
Comme la gestion des risques d’inondation vise avant tout à réduire la vulnérabilité et les impacts qui y sont associés, elle passe nécessairement par l’élaboration et l’implantation de programmes qui intègrent une démarche cyclique :
- Avant l’événement : améliorer la compréhension des risques, en évaluer la fréquence et la gravité, bonifier la prévention et la sensibilisation des personnes et des communautés, favoriser la protection des biens et des personnes, et réaliser la préparation et la planification du territoire ;
- Pendant l’événement : établir les mesures de précaution à prendre et mettre en place un système de vigilance, accompagner les interventions sanitaires et de sécurité publique, notamment au moyen de l’aide psychosociale aux personnes sinistrées et des intervenants ;
- Après l’événement : bonifier les mesures liées au rétablissement et l’aide aux sinistrés et aux communautés affectées, et favoriser les comptes rendus d’expérience (leçons apprises à systématiser), la mise à jour des mesures de prévention et de réponse, et la transformation de nos façons de faire pour réduire les risques (réduire la vulnérabilité et l’exposition sur le territoire).
PASSER DU DIAGNOSTIC À L’ACTION
En définitive, pour mieux comprendre et gérer les différents facteurs de risque d’inondation dans un contexte de changements mondiaux, un travail multisectoriel de recherche et d’intervention est nécessaire. L’intégration des informations sur le devenir du climat, le développement social, économique et sanitaire des communautés ainsi que l’occupation du territoire doit également y contribuer. Cette intégration explicite des informations et leur mise à jour régulière devraient permettre de mieux définir les plans d’aménagement, de revoir ou d’améliorer, le cas échéant, les politiques publiques, de partager les risques entre l’État et les assureurs privés, d’adopter des comportements et des mesures de protection et de faciliter le rétablissement des personnes affectées par ces risques, notamment.
Au Québec, un travail de sensibilisation, de prévention et de préparation est également d’actualité, ainsi que des comptes rendus d’expérience afin de tirer des leçons des événements passés et récents, et notamment des inondations de 2019 et de 2017. La majorité des dommages physiques, sociaux et psychologiques causés par les inondations peuvent en effet être évitées par l’application de mesures préventives et de protection, et par la conception de plans de gestion et d’intervention pertinents et accessibles22,23. L’adoption de comportements de protection par les résidents des zones inondables peut s’avérer efficace pour diminuer les impacts négatifs sur leur santé physique et mentale à la suite d’une inondation24.
Il reste toutefois du travail à faire pour que les habitants des zones inondables adoptent de tels comportements25, soit diagnostiquer systématiquement la vulnérabilité des résidences et mieux se préparer. En fait, 46 % des Québécois ignorent qu’ils habitent dans une zone inondable ou minimisent ce risque26, en plus de ne pas comprendre que le risque d’inondation augmentera au cours des prochaines décennies27. Un important travail de mobilisation des milieux concernés et de partage des connaissances, de leur production à leur appropriation, reste donc à faire pour compléter et accentuer les synergies avec tous les acteurs.
Une vision globale du problème, de ses enjeux et des solutions à adopter selon le contexte local est également à privilégier. Elle est toutefois impossible sans un maillage entre le milieu de la recherche, les institutions gouvernementales et municipales, et les différentes organisations non gouvernementales. Le RIISQ, mis en place grâce à un financement des Fonds de recherche du Québec, a justement comme mission d’accompagner les décideurs et d’aider à mieux protéger la population et les infrastructures des effets néfastes des inondations.
La formation de la relève doit également faire partie de la solution. La demande de personnel qualifié dans le domaine de la gestion des risques est en grande croissance au pays. Dans un contexte de forte pénurie de main-d’oeuvre et de départs massifs à la retraite, la recherche et la formation universitaire doivent en effet être mobilisées. Cela doit se faire avec un appui clair et sans équivoque des autorités gouvernementales pour que nous puissions nous doter d’éléments de solution concrets et durables vis-à-vis des inondations, dont les conséquences sont de plus en plus graves en raison des changements climatiques.
NOTES
1. Centre for Research on the Epidemiology of Disasters (CRED) et The United Nations Office for Disaster Risk Reduction (UNISDR). « The human cost of weather-related disasters, 1995-2015 ». CRED-UNISDR, 2015. https://www.unisdr.org/2015/docs/climatechange/COP21_WeatherDisastersReport_2015_FINAL.pdf.
2. Maltais, Danielle et Simon Gauthier. « Long term impacts on personal and spiritual values for French Canadian elderly victims of a flood in Quebec: A question of resilience ». Dans Kalayjian, Ani et Dominique Eugene (dir.), Mass trauma and emotional healing around the world: Rituals and practices for resilience and meaning-making. Santa Barbara : Praeger, 2010, p. 193-211.
3. Saulnier, Dell D., Kim Brolin Ribacke et Johan von Schreeb. « No calm after the storm: A systematic review of human health following flood and storm disasters ». Prehospital and Disaster Medicine, vol. 32, no 5 (octobre 2017), p. 568-579.
4. Etkin, David, Lydia Dotto, Canadian Assessment of Natural Hazards Project et Institute for Catastrophic Loss Reduction. Canadians at risk: Our exposure to natural hazards. Toronto : Institute for Catastrophic Loss Reduction. 2010.
5. Decent, Dana, Blair Feltmate et Intact Centre on Climate Adaptation. After the flood: The impact of climate change on mental health and lost time from work. 2018.
6. Bureau d’assurance du Canada. Assurances de dommages au Canada. 2017.
7. Bureau d’assurance du Canada. La gestion financière du risque d’inondation. 2015.
8. Observatoire québécois de l’adaptation aux changements climatiques. « Changements climatiques, adaptation et santé en un coup d’oeil ». 2017.
9. Bureau d’assurance du Canada, La gestion financière du risque d’inondation. 2015.
10. Tison, Marc. « Bouleversement du climat… et des assurances ». La Presse+, 30 juin 2019.
11. Environnement et Changement climatique Canada. Rapport sur le climat changeant du Canada. 2019.
12. Stocker, Thomas F. (dir.) et Intergovernmental Panel on Climate Change. Climate Change 2013: The physical science basis; Summary for policymakers, a report of working group I of the IPCC, technical summary, a report accepted by working group l of the ipcc but not approved in detail and frequently asked questions; Part of the working group l contribution to the fifth assessment report of the Intergovernmental Panel on Climate Change. New York : Intergovernmental Panel on Climate Change. 2013.
13. Ibid.
14. O’Neill, Brian C., Michael Oppenheimer, Rachel Warren, Stephane Hallegatte, Robert E. Kopp, Hans O. Pörtner, Robert Scholes et al. « IPCC reasons for concern regarding climate change risks ». Nature Climate Change, vol. 7, no 1 (janvier 2017), p. 28-37.
15. World Economic Forum. The global risks report 2019, 14th edition: Insight report. 2019.
16. Intergovernmental Panel on Climate Change. Global warming of 1.5 °C: Special report. 2018.
17. World Meteorological Organization. WMO statement on the state of the global climate in 2018. 2019.
18. Biron, Pascale M., Thomas Buffin-Bélanger, Marie Larocque, Guénolé Choné, Claude-André Cloutier, Marie-Audray Ouellet, Sylvio Demers, Taylor Olsen, Claude Desjarlais et Joanna Eyquem. « Freedom space for rivers: A sustainable management approach to enhance river resilience ». Environmental Management, vol. 54, no 5 (novembre 2014), p. 1056-1073.
19. Environment Agency of UK. River basin management: Working together: Consultation, 2018.
20. Pachauri, R. K., L. A. Mayer (dir.) et Intergovernmental Panel on Climate Change. Climate change 2014: Synthesis report. Genève : Intergovernmental Panel on Climate Change. 2014.
21. Brunet, Gilbert, Sarah Jones et Paolo M. Ruti (dir.) et World Meteorological Organization. Seamless prediction of the Earth system: From minutes to months. Genève : World Meteorological Organization. 2015.
22. Al-rousan, Tala M., Linda M. Rubenstein et Robert B. Wallace. « Preparedness for natural disasters among older US adults: A nationwide survey ». American Journal of Public Health, vol. 104, no 3 (mars 2014), p. 506-511.
23. Bustinza, Ray et Pierre Gosselin. Inondations : état de situation des responsabilités et pratiques en santé environnementale. 2014.
24. Kent, Nikki. et al. « PREPARE – The contribution and role of local and household level adaptation in overall UK adaptation ». 2013.
25. Valois, Pierre, Johann Jacob, Kaddour Mehiriz, Denis Talbot, Jean-Sébastien Renaud et Maxime Caron. Développement d’indices de la préparation à l’adaptation dans les municipalités du Québec. Québec : Observatoire québécois de l’adaptation aux changements climatiques. 2017.
26. Observatoire québécois de l’adaptation aux changements climatiques. « Changements climatiques, adaptation et santé en un coup d’oeil ». 2017.
27. Thistlethwaite, Jason, Daniel Henstra, Craig Brown et Daniel Scott. « How flood experience and risk perception influences protective actions and behaviours among Canadian homeowners ». Environmental Management, vol. 61, no 2 (février 2018), p. 197-208.