L’état du Québec 2026

Penser le temps autrement

En vente dès le 11 novembre!

Dans une société où tout va vite, quand est-il temps d’agir, de ralentir ou de s’accorder une pause face aux bouleversements constants ? Comprendre le temps, c’est reconnaître les déséquilibres et les tensions constantes entre urgence et patience, entre pragmatisme et vision. C’est apprendre à conjuguer l’action immédiate avec la construction du long terme. Car une démocratie durable se nourrit de ces complexités. Cette édition de L’état du Québec explore les rythmes — ni uniformes ni synchronisés — de la politique, de la justice, de la culture, de l’environnement, de l’éducation, de l’économie, du social, de la science et de la psychologie. Elle questionne les moments où les réformes s’imposent et ceux où il faut laisser mûrir les idées. En tissant les fils du passé, du présent et du futur, elle offre un regard renouvelé sur l’évolution de la société québécoise. Si le temps est une mesure universelle, ce livre est une invitation à prendre un moment pour le penser autrement.

Collectif sous la direction de Lili Jacob et Sandra Larochelle, avec la participation de Béatrice Alain, Éric Bélanger, Gérard Bérubé, Lisa Birch, Geoffroy Boucher, Catalina Briceno, Brian Bronfman, Julie Cailliau, Frédéric Castel, Géna Casu, Sylvana M. Côté, Amélie Côté-Lévesque, Hugo Couture, Marc-Antoine Dilhac, Clara Dingival, Yannick Dufresne, Dominic Duval, Maude Flamand-Hubert, Nadine Forget-Dubois, Alexandre Fortier-Chouinard, Sophie Gagnon, Alain Giguère, Simon Grondin, Malorie Flon, Lili Jacob, Belinda Kanga, Mireille Lalancette, Diane Lamoureux, Marie- Claude Lapointe, Joanne Liu, Caroline Locher, Jason Luckerhoff, Esli Osmanlliu, Catherine Mathys, Farnell Morisset, Catherine Ouellet, Stéphane Paquin, Isabelle Paré, Geneviève Paul, Louise Poissant, Laurie Rousseau-Nepton, Lela Savić et Sébastien Tanguay.

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Papier : 34,95 $ | Numérique : 25,99 $

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11 novembre, 17 h 30 au Salon urbain de la Place des Arts

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« Cet ouvrage explore la coexistence de temporalités multiples, parfois dissonantes, mais toutes constitutives de la vie démocratique. Il invite à ne pas opposer systématiquement court terme et long terme, réaction et réflexion, accélération et ralentissement. À travers leurs contributions, les autrices et auteurs naviguent entre le passé, le présent et l’avenir. Elles et ils éclairent ainsi les tensions, les déséquilibres, mais aussi les continuités entre les rythmes politiques, juridiques, culturels, environnementaux, économiques, scientifiques et psychologiques qui façonnent notre société. » – Lili Jacob, codirectrice de L’état du Québec

Avant-propos
Lili Jacob

Le temps de la démocratie
Malorie Flon 

Sondage
1. Entre nostalgie, course et recherche d’équilibre
Alain Giguère

Science
2. Les temps astronomiques
Laurie Rousseau-Nepton

Développement
3. Patience, on grandit !

Julie Cailliau et Sylvana M. Côté

Psychologie
4. Composer avec le temps
Simon Grondin

Politique
5. À l’heure des promesses électorales
Dominic Duval, Lisa Birch, Yannick Dufresne, Alexandre Fortier-Chouinard et Catherine Ouellet

Économie
6. Négocier avec Trump 2.0 ou gagner du temps ?
Stéphane Paquin

Ressources naturelles
7. Le Canada en eaux troubles
Sébastien Tanguay

Action humanitaire
8. Entre urgence et patience : soigner, négocier, dénoncer
Joanne Liu, Malorie Flon et Lili Jacob

Intelligence artificielle
9. Les temps disloqués de la gouvernance de l’IA
Marc-Antoine Dilhac

Prospective
10. La citoyenneté du futur
Catherine Mathys

Éducation
11. Valoriser la réflexion longue devant la complexité de l’éducation
Hugo Couture et Nadine Forget-Dubois

Société
12. Un antiféminisme décomplexé et revendiqué
Diane Lamoureux

Économie
Et ce travail soi-disant sans valeur ?
Gérard Bérubé

Religion
14. Une transformation historique du panorama religieux au Québec
Frédéric Castel

Inégalités
15. Partager la richesse pour répondre aux grands défis du Québec
Geoffroy Boucher

Gouvernance
16. « Devrais-je partir ou bien rester ? » L’usure du pouvoir en politique
Éric Bélanger et Mireille Lalancette

Lecture
17. Lire, lire plus et plus vite… ou non !
Marie-Claude Lapointe

Municipal
18.Vivre mieux et moins vite : repenser sa ville
Géna Casu et Amélie Côté-Lévesque

Culture
19. Que reste-t-il pour la culture ?
Isabelle Paré

Territoire
20. Le zonage forestier à l’ère des temporalités environnementales
Maude Flamand-Hubert

En physique, le temps est une mesure. Une dimension allant de la nanoseconde aux milliards d’années. Façonnant notre vécu individuel, il devient dès lors une expérience subjective. Une minute peut s’étirer sans fin, alors qu’une semaine peut s’écouler sans qu’on s’en aperçoive. Ce n’est pas la durée qui change, mais la manière dont nous le percevons. Symptôme révélateur d’une société capitaliste, nous vivons souvent le temps comme une ressource à optimiser : gagner du temps, en faire plus, accélérer. Mais cette ressource n’est pas offerte également à toutes et à tous. Le temps libre, le temps pour soi ou pour les autres, reste un privilège. Pour plusieurs, le fil des jours se tisse de contraintes, souvent invisibles et non rémunérées.

À l’échelle collective, ce rythme effréné se manifeste aussi. Dans la dernière année, certains changements se sont précipités, au nom de l’efficacité ou de l’innovation. Mais à quel prix ? L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle, par exemple, impose une cadence inédite, marquée par un bouleversement du travail, de nouvelles attentes sociales et des mutations culturelles. Toute la société se trouve entraînée dans cette accélération, alors que les réflexions éthique, juridique ou sociale peinent à suivre. Cette logique de vitesse n’épargne pas non plus les services publics.

Présentée comme une manière d’améliorer l’efficience, la réforme du système de santé québécois – portée par la loi 15 et la création de Santé Québec –éveille toutefois des craintes liées à la centralisation et à l’éloignement des milieux.

Souvent, c’est l’urgence politique ou économique qui impose son tempo. Pensons au projet de loi C-52, adopté sous bâillon à l’été 2025. Conçu pour accélérer les chantiers d’infrastructure d’intérêt national, il risque d’affaiblir les processus d’examen environnemental et d’escamoter la consultation des milieux et des communautés autochtones. La concentration des pouvoirs pour accélérer les grands chantiers est séduisante, mais les erreurs peuvent survenir. La faillite de Northvolt, un an seulement après l’investissement massif de l’État pour ne pas « rater le train » de l’électrification, montre à quel point le temps imposé – celui de la vitesse et de l’urgence – peut conduire à des choix fragiles.

Dans ce tumulte, une question demeure : comment penser les transformations sociétales, et sur quelle échelle de temps ?

Car la société, comme en physique, semble obéir elle aussi à une logique d’action-réaction. Une avancée technologique bouscule nos repères. Surgissent alors des résistances, des appels à ralentir, à revenir à l’essentiel. Une initiative citoyenne émerge ; les institutions ne s’ajustent pas toujours sur-le-champ, mais cet élan trace une voie qui, parfois, ne se concrétise que des années plus tard. Certains changements, pourtant, ne peuvent être précipités. Ils exigent de mûrir, de s’aménager dans la durée. L’éducation en est l’exemple par excellence, un processus qui prend forme sur plusieurs années. Transformer une culture d’enseignement, en pensant l’éducation comme un parcours tout au long de la vie, requiert vision et constance. En politique aussi, certaines avancées reposent sur la patience et le dialogue. Pensons aux négociations d’ententes commerciales ou climatiques, notamment avec les États-Unis, où chaque mot, chaque geste compte, et où l’habileté devient cruciale pour naviguer un terrain diplomatique instable.

La démocratie appelle une temporalité plus douce, qui permet et valorise la participation d’une population. Elle ouvre des espaces pour évoluer collectivement, en proximité avec les milieux, en tenant compte des réalités multiples. Le temps s’y déploie à différents rythmes, parfois discordants et irréguliers.Les cycles électoraux, par exemple, créent des fenêtres d’action mais aussi des temps morts, où promesses et projets restent suspendus. La démocratie invite aussi à des pauses. Des arrêts nécessaires pour mieux repartir. Les élections, bien sûr, marquent ces moments où nous choisissons ensemble une direction. Mais il y a aussi les mobilisations citoyennes, les grèves, les consultations publiques. Autant d’initiatives qui créent volontairement des espaces de ralentissement pour réfléchir, débattre, construire.

Cet ouvrage explore la coexistence de temporalités multiples, parfois dissonantes, mais toutes constitutives de la vie démocratique. Il invite à ne pas opposer systématiquement court terme et long terme, réaction et réflexion, accélération et ralentissement. À travers leurs contributions, les autrices et auteurs naviguent entre le passé, le présent et l’avenir. Elles et ils éclairent ainsi les tensions, les déséquilibres, mais aussi les continuités entre les rythmes politiques, juridiques, culturels, environnementaux, économiques, scientifiques et psychologiques qui façonnent notre société.

Merci aux partenaires qui ont investi avec l’équipe éditoriale cet espace de réflexion et de rencontre entre les savoirs et les idées : l’Association pour la santé publique du Québec, le Centre d’expertise international de Montréal en intelligence artificielle (CEIMIA), la Chaire de recherche sur la démocratie, le vivre-en- semble et les valeurs communes au Québec, le Conseil supérieur de l’éducation, CROP, la Fondation du Grand Montréal, le Fonds de recherche du Québec, IVADO et l’Observatoire des tout-petits. Un remerciement particulier à l’équipe du Devoir, toujours présente au rendez-vous, et aux éditions Somme toute / Le Devoir pour la confiance qu’ils nous accordent.
Lili Jacob
Codirectrice de L’état du Québec

Lili Jacob
Codirectice de L’état du Québec

Merci à nos partenaires

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Retour sur le lancement de l’édition 2025

Crédit photos : Manoucheka Lachérie / INM

À propos de L’état du Québec et de l’INM

L’état du Québec 2026 est une publication de l’INM – une organisation non partisane dont la mission est d’accroître la participation des citoyennes et des citoyens à la vie démocratique. Nous vous présentons cette année différentes perspectives autour de la notion de démocratie.

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