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Des limites aux bonnes intentions

Mots-clefs

Droit de polluer

Notion selon laquelle certains acteurs ont le droit et d’émettre des GES sans subir de sanctions juridiques ou économiques.

Injustice environnementale

Inégalité sociale et environnementale qui affectent les populations vulnérables exposées aux effets négatifs des changements climatiques et de la dégradation environnementale.

Pertes et dommages

Impacts négatifs engendrés par le changement climatique d’origine humaine, qui ne sont pas vécus de façon égale par la population.

Un accord imparfait

Bien que l’Accord de Paris représente un pas important vers une collaboration globale pour lutter contre les changements climatiques, ce n’est pas une initiative sans lacunes.

Certains experts soulignent, par exemple, que les cibles de l’Accord en tant que telles ne sont pas suffisantes pour éviter des conséquences désastreuses. De plus, si un pays n’arrive pas à atteindre ses cibles de carboneutralité, il n’y a pas d’autorité internationale de la carboneutralité qui s’assure de suivre et pénaliser les pays qui ne font pas leur juste part. De plus, les lois nationales sur la carboneutralité peuvent être modifiées, voire abolies selon les gouvernements en poste.

L’article de Radio-Canada vous explique plus en détail la pérénisation de leur prix sur le carbone.

De plus, les pays qui émettent le plus de GES par personne, dont le Canada fait partie, sont des pays qui ont grandement bénéficié de l’accélération industrielle permise par la consommation d’énergies fossiles comme le charbon et le pétrole. Les négociations climatiques, qui visent principalement à réduire les émissions de GES causées par l’industrialisation, sont alors affectées par cette dynamique d’inégalité où les nations qui n’ont pas eu la chance d’améliorer leur sort à l’aide des énergies fossiles se voient maintenant dans l’obligation de ne pas s’industrialiser de la même façon que les pays qui ont pu le faire avant eux. Ce rapport d’inégalité soulève alors la question du droit de polluer dans un contexte de quête pour un meilleur niveau de vie.

  Le schéma ci-dessous illustre le rapport d’inégalité qui découle des négociations sur la réduction d’émissions de GES.

Injustice environnementale

D’un autre côté, il est crucial de noter que les impacts du renforcement de l’effet de serre sur nos milieux de vie ont des répercussions qui varient fortement d’un individu à l’autre. On observe alors ce qu’on pourrait nommer des injustices environnementales. Celles-ci se manifestent de la façon suivante:  

Les endroits les plus susceptibles d’être touchés par les catastrophes liées aux changements climatiques ne sont pas nécessairement les endroits qui émettent le plus de GES. Il y a donc également injustice lorsqu’il est question de qui est responsable des causes du changement climatique et qui en vit vraiment les impacts. 

Les différences de vulnérabilité aux phénomènes climatiques n’existent pas seulement de façon abstraite. Ces inégalités se présentent d’une façon bien réelle dans nos villes et nos quartiers. 

l’Atlas est un outil cartographique crée par l’Université Laval qui aide à visualiser la vulnérabilité de chaque quartier du Québec à deux phénomènes dont la fréquence et l’intensité sont liées au changements climatiques : les vagues de chaleurs et les inondations. 

En tenant en compte que chaque lieu possède son propre niveau de vulnérabilité aux changements climatiques, cette vidéo de la Fondation David Suzuki sur l’injustice environnementale explique comment les communautés marginalisées et à faible revenu finissent par être les premières à porter le fardeau des aléas climatiques.

Source: Fondation David Suzuki

Migrations climatiques

Sur une échelle plus globale, ces inégalités sont alors reflétées entre autres par des mouvements migratoires où les gens échappent à des conditions climatiques de plus en plus hostiles, comme des régions où la sécheresse ne permet plus d’assurer des sources stables d’eau, de nourriture et autres besoins de base. Ces personnes qui cherchent à assurer leur survie se retrouvent donc à quitter leur terre avec peu de moyens en espérant trouver des conditions plus favorables ailleurs. Elles font toutefois face à d’innombrables obstacles d’adaptation et du coût de la vie qui font qu’elles se retrouvent bien souvent en marge de la société. La carte ci-dessous met en relation les flux migratoires avec des phénomènes exacerbés par les changements climatiques.

Source : Géoconfluences

Le fardeau climatique des femmes

En tenant compte que les femmes composent la majorité de la main d’oeuvre en agriculture dans l’agriculture de subsistance, on constate alors qu’elles sont sujettes de façon disproportionnée aux impacts des changements climatiques, étant donné que leur source principale de subsistance est directement dépendante d’un climat de moins en moins prévisible.

Perspectives autochtones

Selon le Rapport sur le climat changeant du Canada, les territoires de l’Arctique subissent un réchauffement plus important que le reste de la planète. Pour les communautés du nord du Canada, comme les peuples Inuit, cela signifie plus d’incertitude quant à leurs déplacements sur les routes de glace. Cette situation n’est qu’un exemple de la façon dont les changements climatiques peuvent impacter les communautés autochtones, et en particulier celles dont le mode de vie est encore largement rattaché au territoire sur lequel elles vivent. Les savoirs traditionnels liés aux pratiques ancestrales, telles la chasse ou la cueillette, se voient menacés par les changements majeurs sur la faune et la flore locales.

«Tariuq Takajannik L’océan vu de mes yeux», produite par l’Atlas climatique du Canada, cette vidéo explore les perspectives des jeunes Inuit sur le changement climatique. 

Ressources additionnelles

Regardez les autres fiches de la boîte à outils!

L’effet de serre du carbone
Les gouvernements réagissent
Et nous, là-dedans?

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2023-05-11T13:38:07-04:00